Pouvoirs ♦ Armes : Aucune. Niveau assez faible mais il saurait quand même tenir une épée haha.
♦ Magie : Possibilité de se transformer en Smilodon.
♦ Corps à corps : Puisqu'il se transforme en félin, il est plutôt doué pour le corps à corps. Même sous sa forme humaine d'ailleurs, puisque pendant sa vie il a fait pas mal de musculation ou de punching ball. Il a donc une bonne force physique.
Résumé :
Maîtrise de la magie → Possibilité de se transformer en Smilodon. Je ne sais pas s'il pourra acquérir d'autres pouvoirs ?
Maîtrise des armes → Moyen, à progresser. Il sait tenir une épée et saurait se battre, mais contre un expert il ne ferait pas le poids c'est évident. Il était plus musculation qu'arme lorsqu'il vivait encore.
Maîtrise du corps à corps → Son point fort. En temps qu'humain il est musclé et a énormément de force, force qui s'est décuplée depuis qu'il est démon. Et forcément vu sa forme métamorphique, le corps à corps est sa meilleure attaque. Il excelle dans ce domaine.
♠ Points forts : Sa force et son endurance que ce soit sous forme humaine ou animale. Sous sa forme animale, il y a bien entendu ses crocs acérés et ses griffes tranchantes qui sont ses principales armes.
♠ Points faibles : Le maniement des armes, bien qu'il sache se servir d'un revolver ou tenir une épée. Sous forme humaine, il est rapide et agile mais sous sa forme animale c'est un peu plus compliqué. Il est rapide et agile, ça n'en doutez pas, c'est un félin après tout, mais il est costaud et de ce fait ses mouvements peuvent être ralentis et faire un superbe sprint lui coûtera énormément d'énergie.
Histoire Le bien et le mal existent-ils vraiment ou ne sont-ils que pure invention de l'Homme ? Peut-on dire d'une personne qui fait un braquage qui tourne mal, tuant quelqu'un sans réellement le vouloir, et ayant pour seule motivation d'avoir de l'argent pour pouvoir payer des soins médicaux pour sa fille qu'elle est une mauvaise personne ? Une personne qui abrège les souffrances d'une autre suite à une terrible maladie ou des blessures est-elle une mauvaise personne elle-aussi ? Peut-on la qualifier de meurtrière ? Tout comme un ex-voyou qui, des années après ses trafics et ses vols à répétition, fonde une famille et ne cherche plus d'ennuis avec autrui, allant même jusqu'à faire parti d'une association humanitaire, peut-on dire qu'il est du bon côté ? En oubliant ses problèmes passés ?
Il n'y a pas de définition fixe du bien et du mal, tout dépend du contexte et des personnes impliquées. Et non, ne me dites pas que les enfants sont bons et innocents, renseignez-vous et vous verrez qu'ils peuvent être cruels et sociopathes. Fort heureusement, cette catégorie est très restreinte.
Si je commence cette histoire - non, mon histoire pardon - de cette manière, c'est parce que je suis un sociopathe. Non je plaisante ! C'est parce que moi-même je ne sais pas de quel côté je serai d'un point de vue " humain ". Mais visiblement, le " Tout-Puissant " a décidé pour moi et pour vous, et m'a mis du côté du mal. Il n'y a peut-être finalement que lui qui est apte à nous mettre dans la bonne catégorie.
Laissez-moi maintenant vous contez mon histoire, moi qui ne suis pourtant pas très bavard généralement. Peut-être qu'à la lecture de celle-ci comprendrez-vous le choix fait par " L'au-delà " .
Chapitre 1 : Ma naissance et les premières années de ma vie
Je ne sais pas par où commencer, mais je vous dirai que je suis un « accident » , cette seule phrase pourra résumer à elle seule la suite des événements. Ma mère, Mary, était en 3ème de licence de géographie, pour peut-être devenir professeur. Mon père, Scott, quant à lui, était en Master 1 de droit afin de devenir avocat. Tous deux étudiaient dans la ville de Lincoln, en Angleterre, où je suis né. Ils s'étaient rencontrés à une soirée organisée par un ami en commun lors de la première année à la fac pour ma mère et donc la seconde pour mon père. Le truc bateau quoi. Et tous deux avaient accroché tout de suite, se mettant officiellement ensemble 1 mois et demi plus tard. Il formait un couple simple, sans prétention, apprécié de pas mal de personnes pour leur gentillesse. Bien entendu, comme dans tous les couples, des disputes survenaient mais elles étaient vite réglées. Un seul soucis ne fut pas réglé et j'en fus la source malgré moi.
Au milieu de la seconde année de licence de Mary, elle apprit qu'elle était enceinte. Mes parents se protégeaient pourtant. J'avais vaincu les moyens de contraception, peut-être que cela reflétait déjà ma force future. Je plaisante bien sûr, il s'agissait sans doute d'un oubli de ma mère. Quand elle apprit la nouvelle, elle fut chamboulée. Elle hésita longuement avant de l'annoncer à son âme sœur. Lorsqu'elle le fit, il réagit très négativement, pour ne pas dire violemment. Non pas du fait que ma mère était en cloque mais parce qu'elle avait attendu beaucoup trop longtemps pour lui dire. Il accepta la situation finalement – en même temps l'avortement n'était plus possible - . Il assuma son rôle dans l'histoire. Oui, c'était un homme sérieux et responsable. Il n'a pas abandonné ma mère après cela, comme on l'entend souvent chez les jeunes de nos jours. L'amour est plus fort que tout. C'est ce qu'on dit, car je n'y crois pas – en l'amour - . Et il s'avère bien plus destructeur qu'autre chose lorsqu'il affecte des âmes faibles.
Ma mère stoppa ses cours quelques mois après. Elle devait rester chez elle pour ne pas subir de complications. Enfin, chez elle non, elle fut chassée. Son père refusa que sa fille abandonne ses études, même temporairement, pour s'occuper d'un « parasite » , avait-il dit. Ah grand-père que je n'ai jamais connu ! Je jouirai aujourd'hui de t'entendre dire « parasite » , toi qui maintenant doit être en maison de retraite quelque part, à être un parasite pour ceux et celles qui prennent soin de toi. Ne pensez pas que j'ai une aversion pour les vieux, loin de là. J'ai une aversion pour les imbéciles et ceux qui se pensent supérieurs, c'est différent. Et lui l'était. Ah et vous devez vous demander comment je sais tout ça, mon histoire et tout avant ma naissance et même durant les premières années de ma vie. Je pourrais vous dire que j'ai la science infuse, mais en réalité c'est ma mère qui m'a plus ou moins expliqué certaines choses lorsque je fus en âge de comprendre, entre deux verres de vin. Et son discours était enjolivé de belles paroles « J'ai connu ton con**** de père à la fac » en est un bel exemple.
Bref, je reprend. Mon père louait avant un logement étudiant grâce à une bourse d'étude. Ma future venue l'obligea à prendre un appartement avec ma mère. Celle-ci ne pouvant travailler et la bourse ne suffisant pas, mon père dû se trouver un travail à côté des cours, ce qui provoqua une chute de ses résultats et de nouvelles tensions. L'ambiance dans le couple se dégradait de plus en plus et pas un jour ne passait sans qu'une dispute éclate.
Les derniers mois passèrent, de ce fait, difficilement. Vint le moment de l'accouchement. Étonnement et heureusement, il se passa bien et ma présence changea considérablement le comportement de mes parents. Leur amour redevint comme au premier jour et il s'occupait de moi avec amour, gentillesse et respect. Avec un tel amour ancré en moi, vous devez vous dire que j'ai du mener une vie bien rose. Mais détrompez-vous, cette joie ne fut que temporaire et les ennuis prirent le dessus lorsque j'atteignis l'âge de 4 ans – Du moins de ce que je m'en souviens car ma mère ne m'a jamais parlé des toutes premières années de ma vie et quel intérêt finalement - . À ce moment là, et depuis déjà plusieurs années, mon père avait fini ses études – difficilement, par ma faute - , tandis que ma mère avait tout simplement décidé de ne pas les reprendre. Elle s'occupait très bien de moi, trop même. Elle me surveillait 24h/24h. J'ai du mal à saisir qu'on puisse être autant accro à son enfant. Dans ma vie je n'ai gardé que deux ou trois enfants et au bout de 5 minutes, j'avais déjà hâte d'entendre la voiture de leurs parents revenir. Oui, les gosses c'est pas mon truc. En même je ne suis pas une fille, je trouve un bébé à la naissance plutôt affreux. La peau fripée et rouge, les entendre chouiner sans arrêt et te vomir dessus... Oh quelle horreur, comment une fille peut-elle trouver cela « mignon » . Le seul bébé pour lequel j'ai craqué c'était mon Rottweiler. Lui on pouvait le qualifier de mignon. Pardonnez-moi, je m'égare.
Je reprend ; je peux vous dire qu'aujourd'hui je ne tolérerai plus un tel comportement et j'enverrai jarter la personne qui me collerait de trop. Sans violence bien entendu. Et si elle refuse de partir, je l'ignorerai complètement, oubliant carrément sa présence et n'écoutant plus ses paroles. Et croyez moi j'y arrive très bien, à tel point que la personne devient un véritable fantôme pour moi. Bref. Revenons en à nos moutons. J'entendais mes parents s'engueuler tous les soirs quand ils pensaient que je dormais. J'avais peur, très peur. Je me cachais sous ma couette – et quelle attitude idiote ! Comme si une couverture pouvait réellement vous protéger ! Mais bon, on est un peu idiot quand on est gamin. Et certains même toute leur vie le sont et j'en connais des tas - . C'est peut-être pour cela que je n'ai plus jamais eu peur durant le reste de ma – courte – vie, l'angoisse durant mon enfance avait été bien trop élevée.
Chapitre 2 : La séparation
Je sais pour l'instant mon histoire est d'un ennui profond mais vous voyez que je suis loin d'avoir mené une vie ensoleillé avec des petits poneys partout. Faites encore un petit effort, j'aborde bientôt une partie quelque peu plus intéressante et plus mouvementée. Enfin tout est relatif. Vous n'entendrez point parler de zombies, vampires ou de sang qui coule à flot. Navré de vous décevoir.
Les mois défilaient et la situation ne s'améliorait guère. Mon père reprochait à ma mère de ne pas reprendre le travail et de trop me couver. Et il avait raison. Mais lorsque je dis ça n'imaginez surtout pas un homme qui me laisserait comme ça me débrouiller seul et qui ne me donnait pas d'amour. Oh que non. Mon papa c'était mon héros. Je le trouvais gentil, drôle et courageux. Je crois que le courage est la seule qualité que j'ai reçu de lui. Enfin je suis gentil, mais pas chaleureux comme lui l'était et mon humour est... Spécial. Je n'aime pas rigoler devant quelqu'un, je m'amuse intérieurement de la stupidité de certains voilà tout.
J'adorais passer du temps avec lui, quand nous nous amusions au parc ou que nous allions à la piscine. Mais un jour, tout changea. Une dispute éclata entre ceux que j'appelais « papa et maman » lorsque j'avais 6 ans. Et ce fut terrible. Je crois que ce fut le dernier jour où je versai une larme. Je ne comprenais pas ce qu'il racontait, mais je me souviens que mon père était venu me retrouver dans ma chambre pour me dire « Je reviendrai » . Et il quitta l'appartement en claquant la porte. Aujourd'hui, j'attends toujours qu'il revienne. Non, je plaisante, j'ai arrêté d'attendre 5 mois après ce jour-là. Ce qui n'est pas rien. Je l'attendais en regardant par la fenêtre de ma chambre, la pluie symbolisant ma tristesse, tel un chien qui attend le retour de son maître. Je compris qu'il ne reviendrait pas, le maître abandonna son chien dans la forêt. Comme je vous l'ai dit, un gamin ce n'est pas très futé et ça garde espoir même quand il y en a plus. « Il y a toujours de l'espoir » disent les gens naïfs. Allez dire cela au SDF du coin qui est à la rue depuis 20 ans, rejeté de tout le monde et gravement malade.
J'appris par la suite que mon père trompait ma mère avec une collègue. Dès que j'en connu la signification – voire même dès que j'ai cessé de t'attendre – tu n'occupas plus le statut de héros dans mon esprit. Tu n'étais plus qu'un homme parmi tant d'autres. Et aujourd'hui encore, je t'en veux peut-être un peu d'avoir fait souffrir maman. Car, après ton départ, la situation a dégénéré. Mais d'un côté je peux comprendre que tu en aies eu marre de cette vie, de te retrouver enfermé dans la routine.
Il m'arrive de me demander s'il t'est arrivé quelque chose pour ne plus jamais revenir me voir. M'as-tu oublié ? Trouvais-tu plus de réconfort auprès de ta nouvelle compagne ? Ou bien t'es-tu retrouvé en ce même lieu que moi aujourd'hui, dans l'au-delà ? Non, j'espère ne pas t'y retrouver. Certes, je n'ai pas apprécié ce que tu as fait à maman mais jamais je ne te souhaiterai un tel destin. À personne d'ailleurs ou peut-être juste au meurtrier. Oups... Suis-je vraiment le mieux placé pour parler ?
Chapitre 3 : L'inversement des rôles
Drôle de titre n'est-ce-pas ? Vous allez vite comprendre mon choix.
Après le départ de mon père, ma mère perdit plus ou moins la raison. C'est à partir de ce moment là que je me suis rendu compte du pouvoir destructeur de l'amour... Malgré les disputes, ma mère aimait passionnément mon père. Dommage que ce n'était pas réciproque. Enfin je pense que ça le fut pendant une longue période. Ma mère n'a pas agit de sorte à ce que cela continue. Cette dernière faisait en sorte de garder la tête haute le temps que je grandisse un peu. Elle tenta tant bien que mal de rester une « bonne mère » jusqu'à que j'atteigne 10 ans.
Je crois que mon caractère actuel s'était fixé à cette époque. À l'écart, froid et inexpressif. Je n'avais qu'un ou deux amis à l'école. Et encore, c'était beaucoup dire. En dehors du milieu scolaire je ne les voyais jamais. Et ça ne me manquait pas. Je préférais lire tranquillement dans ma chambre ou me cultiver au lieu d'écouter leurs histoires ennuyeuses. J'avais d'autres soucis à gérer qu'écouter leurs magnifiques week-end à Londres ou leurs vacances aux États-Unis ou en France. Je ne sais pas si c'est à cause de ce que je vivais chez moi que j'ai développé une telle froideur envers autrui.
J'étais jeune, mais je comprenais déjà beaucoup de choses de la vie. Je travaillais très bien à l'école et était même le meilleur de ma classe. Ma mère, depuis le départ de mon père, avait trouvé un boulot minable dans un fast-food. Job qui ne lui rapportait pas grand chose mais dont elle avait besoin pour nous faire vivre.
Et lorsqu'elle revenait du boulot, elle suivait son rituel. Vider une bouteille d'alcool, vin, whisky, ou autre. Jusqu'à en être malade des fois. Quel spectacle quand je rentrais. Attention, n'allez pas croire qu'elle ne s'occupait pas de moi correctement. Bien sûr que si. Seulement, je savais me débrouiller seul. Je savais déjà cuisiner, faire le ménage et laver le linge. Lorsque je faisais ces tâches, j'entendais ma mère s'énerver « ton imbécile de père doit être heureux maintenant avec sa pét**** » . Je ne répondais pas et me contentais de l'écouter. Avais-je encore un père d'ailleurs ? Lui qui n'était jamais revenu. Bref, et la vie continua ainsi pendant deux ans.
Car oui, lorsque j'atteignis l'âge de 12 ans, un drame se produit. Depuis quelques mois, ma mère eut pour habitude d'aller dans un casino – lorsqu'elle n'était pas soûle – afin d'y dépenser le peu d'argent qu'il restait et qui était hélas nécessaire à notre survie. Elle perdit tout notre argent. Si encore elle avait eu son salaire ensuite... Mais elle fut virée. Nous n'avions plus de quoi payer notre logement et nous allions être expulsé. Enfin ma mère car moi j'allais être pris en charge par une famille d'accueil, contre la volonté de ma mère. Et la mienne. Car je devais veiller sur elle. Oui, depuis tant d'années c'est moi qui m'occupais d'elle, plus l'inverse, d'où le titre de ce chapitre. Qu'allait-elle devenir ? Hélas, je n'allais plus avoir à m'inquiéter. Oui hélas... Car elle fut renversée par une voiture et son âme quitta son corps pour toujours. Maintenant que j'y pense... Es-tu ici toi aussi ?
Chapitre 4 : La famille d'accueil, mon adolescence et mon indépendance
À l'annonce de cette terrible nouvelle, je ne versai pas une larme. Je fus triste, mais incapable de pleurer. Comme je vous l'ai dis plus-haut dans mon histoire, je n'ai plus jamais pleuré depuis le départ de mon père.
Ma famille d'accueil était simple et prenait bien soin de moi. Mon adolescence se passa bien, je ne posais aucun problème et ne fut pas impliqué dans la drogue, contrairement à la plupart des ados. Mon caractère froid était incompatible avec leur joie de vivre et leur sourire qui ne quittait jamais leur visage. Certes, je fus dans cette famille pendant 6 ans – jusqu'à ma majorité en fait – mais je n'ai jamais réussi à les considérer comme MA famille. Je n'avais plus de famille, voire je n'en avais jamais vraiment eu. Pas une comme on en voit dans les films pour enfants diffusés à Noël, ou une famille « normale » tout simplement. Mais je ne m'en plaignais pas. Eux avaient essayé de me considérer comme leur fils, mais au vu de mon caractère récalcitrant, ils ne purent jamais non plus me considérer comme tel. Attention, je les appréciais et eux m'appréciaient beaucoup aussi, ne pensez pas le contraire. Je suis froid et quelque peu insensible, mais je sais apprécier les gens. Je peux même me montrer protecteur. C'est d'ailleurs ce qui me coûta la vie, mais vous en saurez davantage plus tard.
À mes 18 ans, je les quittai en les remerciant pour tout ce qu'ils avaient fait pour moi. Je me trouvai un petit travail en tant que serveur dans un restaurant et je commençai les cours en fac de mathématiques, sans réellement savoir ce que je voulais faire plus tard. Au moins maintenant la question ne se pose plus. J'arrivais très bien à combiner emploi et étude, sûrement grâce à mon intelligence et à mes facilités – n'interprétez pas cela comme si une arrogance - .
Grâce à mon boulot je pu acquérir un petit logement qui me suffisait amplement pour vivre. Je menais une vie tranquille et c'était très bien ainsi. Je n'avais besoin de rien ni de personne. Enfin si. Étrangement – quoique pas tant que ça car j'avais toujours apprécié les animaux, bien davantage que les humains - , je voulus un compagnon pour ne pas être seul chez moi. Lorsque je vis cette annonce à la fac « Vends 5 chiots Rottweiler, pucés et vaccinés » , je ne pu résister à la tentation. Je pris les coordonnées de la personne et allai chez elle afin de voir ces petites créatures fragiles. Vous faites le lien avec ce que j'ai dit dans le 1er chapitre ? Bref, j'achetai un petit mâle de 2 mois. 800€ quand même. Mais je ne l'ai jamais regretté. Tyron fut son nom. Avec lui, j'eus enfin une famille. Je me mis au sport, faisant du footing avec lui et l'amenait à mon club de musculation où il regardait chacun de mes faits et gestes avec curiosité et amusement. Son éducation se passa bien et il devint mon meilleur ami, ma famille comme je viens de vous le dire. C'est lui qui me manque le plus aujourd'hui et je doute que les animaux puissent rejoindre ce lieu mais si c'est le cas, le chercher sera mon unique but.
Chapitre 5 : L'amour et la mort
La vie suivit son cours. J'étais âgé de 22 ans maintenant et j'étais en master 1. J'étais toujours avec deux amis dans l'amphi, John et Alyssa. Je les connaissais depuis 3 ans et nous étions assez proches, malgré mon caractère. Tous deux avaient su percer la glace qui cachait mon âme. Mais jamais complètement et ça je doute que quelqu'un y parvienne. Bref, je dois avouer qu'Alyssa était une très belle demoiselle. Sa longue chevelure brune aux mille reflets et ses yeux bleus. Oui, je crois bien que je craquai pour elle. Malheureusement John aussi. Mais était-ce vraiment de l'amour de mon côté ou plutôt une sorte d'admiration ? Je ne souhaitais pas aimer, pas être pris dans cette sphère empoisonnée et devenir emprisonné comme ma mère le fut à une époque... Aujourd'hui, cette question non plus n'est plus d'actualité.
Un jour, elle m'avoua ses sentiments, je ne su comment réagir mais elle se jeta sur moi et m'embrassa – n'allez pas imaginer autre chose petits cochons - . Un mois plus tard, j'atteignis 23 ans. John ne se mettait plus avec nous dans l'amphi, à mon grand regret, et ne nous adressait plus la parole. Il était devenu colérique et violent de nous savoir ensemble. Le reste de ma dernière année d'étude me permit de définitivement tirer un trait sur lui jusqu'à qu'il pète un câble. Enfin non, péter un câble signifie ne rien préméditer alors que lui visiblement si. Je donnai des cours aux premières années dans une salle pour gagner un peu plus d'argent. À la fin de celui-ci, je devais retourner chez moi afin de retrouver Alyssa. Lorsque tous les élèves furent sortis de la classe, je refermai la porte et rejoignis les escaliers pour aller au rez-de-chaussée. John me rattrapa et commença à s'en prendre à moi.
- Tu m'as volé Alyssa ! Me piquer la place de 1er de la promo ça ne t'a pas suffit pauvre con**** ?
Je tentai de le maîtriser afin de le calmer.
- Je ne t'ai rien volé ! Je suis désolée, elle a fait son choix et si elle t'avait choisi j'aurais été content pour vous !
- Sale menteur ! Crèves !
La stupéfaction m'emporta, il était armé d'un couteau. Il essaya de m'atteindre en vain et dans un mouvement habile je l'évitai une dernière fois. Oui, une dernière fois car hélas il trébucha et chuta dans les escaliers. Mon réflexe pour le rattraper ne fut pas assez rapide. Il se brisa la nuque. Ce fut la conclusion du médecin légiste. Aujourd'hui encore je m'en veux. Je suis peut-être trop bon. Il a voulu me tuer, j'ai voulu le sauver. Enfin non, si j'avais été bon, je n'aurais pas été envoyé ici. Peut-être que lui a rejoint les anges ? Haha quelle ironie.
Alyssa, bouleversée, ne crut pas en mon innocence et me quitta. Dire que je fus dévasté serait un beau mensonge. Je ne me souviens même plus avoir éprouvé de la tristesse. Tout comme à la mort de mon ancien ami. Oui, je m'en voulais de ne pas avoir réussi à le sauver mais non, je ne fus pas particulièrement chamboulé. Peut-être qu'Alyssa vit juste ; j'étais un être complètement insensible incapable d'éprouver des émotions.
Chapitre 6 : Ma mort
Les mois passèrent. J'avais fini mon master et je recherchai un travail en rapport avec les maths. Tyron se portait bien – c'est peut-être un élément inutile pour vous mais pas pour moi - . J'étais un peu comme Robert Neville dans le film « Je suis une légende » . Solitaire non pas au sens propre mais dans l'âme, se promenant avec son chien. Je n'avais pas trouvé de but à ma vie. Dommage qu'il y ait un au-delà d'ailleurs, je vais devoir trouver un but à ma mort maintenant.
Un soir, j'étais dans une petite épicerie pas trop loin de chez moi. Comme on dit, au mauvais endroit au mauvais moment. Il y avait un unique vendeur derrière le comptoir et trois autres clients. Deux hommes cagoulés et armés entrèrent dans la boutique. Lorsque l'un des deux me menaça avec son arme, Tyron ne m'écouta pas lorsque je lui ordonnai de rester sagement assis et bondit sur l'homme. Il le mordit violemment au bras et le fit tomber. Son complice réagit tout de suite et pointa son arme sur mon chien. Je me précipitai vers lui mais trop tard, le coup jaillit et mon chien s'écroula. Depuis mon enfance, j'éprouvai de la tristesse pour la première fois. Difficile à expliquer n'est-ce-pas ? Peut-être que je trouvai chez les animaux un réconfort qu'aucun humain n'était capable de m'apporter ? Les animaux ne sont pas mauvais comme le sont les hommes. Ils ne tuent pas pour le plaisir et que tu sois anorexique, obèse, en bonne santé, malade, beau ou moche ils t'acceptent tel que tu es, contrairement à l'ensemble des humains.
Je voulu tuer cet homme. Après avoir tué mon chien, il pointa son arme sur moi mais j'étais déjà à sa hauteur et je lui donnai un coup pour que son bras tire en l'air mais hélas il se déporta sur la droite et abattit l'un des clients, un monsieur âgé.
J'étais responsable de deux morts à présent. Je pense que ma place ici est justifiée. Les deux hommes n'arrivèrent pas à se calmer et se précipitèrent pour prendre l'argent. Ils s'enfuirent, me laissant vivant. Moi qui avait été responsable d'un décès. Quelle injustice pour ce pauvre homme qui lui a du rejoindre le paradis. Pardonnez-moi.
Je me dirigeai vers le corps sans vie de Tyron et le serrai dans mes bras une dernière fois. La police interrogea les témoins, les hommes coupables furent arrêtés et moi... Je fus innocenté.
C'est à la sortie du poste de police que je fus abattu par le fils du vieux. Justice faite pour lui et je ne lui en veux pas.
Aujourd'hui, me voilà ici, je viens d'arriver en enfer où je découvre mon pouvoir... Est-il dû au fait que j'apprécie les animaux ? Est-ce qu'une part de Tyron vit en moi ? Où cette apparence reflète-t-elle simplement le monstre que je suis au fond de mon âme ? À moi de le découvrir...