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Ryû n'est pas démon pour rien. Il adore se battre, torturer des âmes innocentes et agacer les autres. Mais pas avec des coups en douce ou de la manipulation subtile, très peu pour lui. Le combat et la force physique sont ses domaines. Une brute ? Peut-être bien. C'est sûrement du à son caractère trop dominateur. Paradoxalement, il aime les gens chiants, ça lui donne une bonne excuse pour râler. Il est très direct voire cassant, quand il pense quelque chose il a du mal à ne pas l'exprimer. Il faut toujours qu'il la ramène, et son langage n'est pas des plus classes... Il arrive tout de même à se retenir dans des situations importantes. Derrière sa grande gueule, il reste secret sur lui-même et garde d'ailleurs très bien les secrets des autres. Ça lui permet d'avoir un moyen de chantage efficace. Il porte facilement des jugements préconçus sur les gens ou les choses, il faut beaucoup d'effort pour le convaincre ou gagner sa confiance. Enfin non. On ne peut pas gagner sa confiance. Il est sur le qui-vive permanent. Sa nature guerrière le pousse à agir vite et spontanément, il ne prend pas beaucoup de temps pour prendre des décisions. Il a du mal à obéir aux ordres s'il ne les trouve pas à son goût, ce qui n'en fait pas le parfait soldat.
Egoïste, il se fiche pas mal de ce qui arrive aux autres hormis à Saytan-sama. Alors avec lui c'est une toute autre histoire... Dès que son maitre est dans les parages, il se change complètement en serviteur soumis. C'est son maître incontesté à qui il voue une dévotion sans pareille. C'est le seul qui mérite son respect. Pas comme ces sales humains, ou pire, les anges. Il n'apprécie pas ces culs-bénis qu'il a envie de bouffer tout cru dès qu'il les en voit. D'ailleurs pervertir les prudes est un de ses passe-temps favori. S'il se montre « gentil » ou attentionné envers quelqu'un c'est dans un but intéressé, il ne donne jamais de sa personne pour rien. Plutôt cynique, les répliques cinglantes lui sont familières, on a l'impression qu'il se moque en permanence. Peut-être une manière de se protéger en mettant à distance par l'humiliation... Ryû se montre suffisant et considère peu d'êtres d'une valeur supérieure à la sienne. Cette arrogance ne lui vaut pas que des amis... Son orgueil l'enfonce dans le mal mais l'a aussi affirmé dans sa personnalité. Il refuse de compter sur quelqu'un d'autre que lui-même.

Il y a fort longtemps de cela, les hommes vénéraient les divinités de la nature et tous ces esprits invisibles dont ils désiraient obtenir les faveurs. Ainsi Dieu créa parmi tant d'autres l'âme innocente de Ryû qui était destiné à devenir un protecteur. Issu de l'esprit loup (les protecteurs des humains sont souvent associés à un "totem"), il accomplit sa tâche avec bienveillance. Son autel se situait aux abords d'une forêt à côté d'un grand village humain. Aujourd'hui Ryû ne se souvient plus où il se trouve, et a sûrement préféré l'oublier.
En ce temps il veillait sur les bois et la faune, sur les récoltes des champs, priait pour protéger les jeunes enfants et guidait parfois des âmes perdues vers la lumière. S'il y avait bien un candidat idéal pour le Paradis c'était Ryû. Dépourvu de toute malice, il se consacrait entièrement aux hommes dans la mesure de ses moyens. Un esprit protecteur dépend entièrement de ceux qui l'honorent. Plus les gens croyaient en lui plus sa force croissait.
Pourtant un jour, sans qu'il ne puisse rien y changer, un malheur survint pour les hommes du village. Des guerriers d'un clan voisin décidèrent de conquérir par les armes le plus de territoire possible. De plus une vieille rivalité existait entre eux ce qui attisa les haines. Les ennemis étaient bien plus nombreux et compétents car la plupart des villageois n'étaient que de simples paysans. L'endroit fut saccagé et pillé. Ryû impuissant assista à tout cela avec effroi. Il n'y eut pas beaucoup de morts car il était plus profitable d'asservir les travailleurs que de les massacrer inutilement. Ceux-ci emplis d'animosité et de rage jugèrent que leur esprit protecteur n'avait absolument pas réussi à les préserver. Il était responsable de tous leurs malheurs. Leurs biens volés. Leurs femmes kidnappées. La soumission presque esclavagiste. Une nuit d’août très chaude, l'autel fut à son tour mis à sac, mais par ses propres bâtisseurs. La statue du loup à laquelle Ryû était rattaché fut brisée en morceaux. La violence de leur haine le frappa de plein fouet, il ressentit toute l'étendue de leur désespoir décuplé. Son âme en fut à jamais meurtrie. Jamais il ne pourrait oublier leur hurlements, leurs coups contre la pierre, leur colère aveugle destructrice, leurs cris de joie quand la statue s'écrasa sur le sol.
Leur rage était si profonde qu'elle souilla son esprit qui se teinta de sentiments sombres. Il ne comprenait pas. Il les avait aimés, les avait protégés du mieux qu'il put... Et voilà ce qu'on lui réservait. La rancœur exulta ce qu'il restait de son cœur. La lumière cessa de briller en lui. Il ne fut plus que fureur et répugnance envers les humains.
Des pouvoirs ténébreux se développèrent en son être. Il commit l'impardonnable pour un serviteur de Dieu. Il les tua. Tous sans exceptions. Ce fut la seule fois dans son existence où il prit réellement plaisir à tuer. Il avait violé le pacte ancestral des esprits protecteurs, s'était montré plus qu'indigne de sa tâche. Ayant renié et bafoué le Créateur, son œil droit perdit la vue en punition. Il n'était plus qu'un simple humain avec un corps physique. Et borgne en plus de tout... Il haït profondément Dieu. Ses forces vidées, il ne put que se résoudre à attendre la mort. Celle-ci fut une renaissance inespérée. Il est arrivé. Saytan-sama. Il lui proposa de le suivre dans son royaume en devenant un démon. L'âme devenue sombre de Ryû fut immédiatement séduite, autant par la proposition que par le personnage. Il goûta aux joies de posséder un corps physique et tout ce qui s'ensuit, et trouva sa voie dans l'art du combat. Il s’entraîna de longues années tout en savourant la liberté de sa condition démoniaque. Pas besoin de culpabiliser pour toutes ses « mauvaises » pensées. Ici c'est chacun pour soi, une descente toujours plus vertigineuse à la recherche de son plaisir individuel. Et c'est sacrément exaltant, Ryû n'y renoncerait pour rien au monde.

Pouvoir

Pas de pouvoir particulier hormis une formidable rapidité et force physique.