Uhm…Hein ? Quoi ? Mais c’est quoi ce bordel ? J’étais debout, là, ici, quelque part. Je ne savais pas où ; je n’avais jamais vu cet endroit, si étrange et dégageant cette atmosphère inhabituelle. Tout ce que je savais, c’était que j’étais bien moi, Renshû Matsumoto, jeune étudiant japonais. Je regardais mes mains devant moi : elles bougeaient. Mes pieds aussi ! Je fis quelque pas, toujours aussi surpris et choqué à chacun d’entre eux. Mais… pourquoi ? Cette simple question n’arrêtait juste pas de trotter dans ma tête. Et puis, je tremblais. Pourquoi ? Je n’avais pas peur au contraire, mais pourtant.

Imaginez-vous à ma place aussi ! Bah oui, j’avais pourtant bien sauté du haut d’un immeuble de Tokyo, non ? Je ne délire pas là, je l’ai bien fait ! Et je sais que je suis mort. Comment aurais-je pu survivre ? Ou alors je serai à l’hosto, quoi ! Mais je suis là, très bien portant, au meilleur de ma forme semble-t-il même ! Je bougeais mes bras, ma tête ; et je sautais même ! Un mort ne peut pas faire ça ! C’est quoi ce monde ? je suis… quoi ?Je ne comprenais plus rien : je suis comme un agneau perdu là ! Ah ! Je me grattais la tête, passant mes mains dans mes cheveux et les mettant ainsi en pétard.

« Gggraaaaaaaaaaaaaaahhhhh ! » criais-je, en tombant à genoux sur le sol, recroquevillé sur moi-même.

Puis je me souvins. Et homme…Ou plutôt, ce démon ! Oui ! Saytan, si je me souvenais bien ! J’avais mal à la tête, rien qu’en essayant de me souvenir de tout ses détails et de comment j’étais arrivé là. Je relevais ma tête vers ce ciel étrange, qui n’était pas le ciel que j’avais pu contempler durant mes 19 années de vie. J’étais là, dans ce qui devait être ce que j’appelais dans ma vie d’antant « l’enfer ». Oui, Saytant m’avais proposé avant que je ne meure de venir là, et d’y vivre comme un humain démoniaque. Je n’avais pas tout compris, et j’avais pourtant accepté. Une partie de moi voulait encore vivre, trouvant que j’avais été stupide de me faire avoir ainsi. Et j’étais là.

Là ? Où ça ? Je regardais alors enfin autour de moi. C’était…étranger. Un univers totalement différent de celui que j’avais toujours connu. J’étais sur un pont, très large et pourtant joliment bâtit. Au loin, il y avait cette forme. Un chemin y menait. Non, en fait, c’était le seul chemin ! Je le suivis, en suivant ce que je ressentais. Oui, c’était comme si quelqu’un m’appelait, là-bas. Je ne savais définir cette sensation qui m’habitait, mais j’y allais.

J’arrivai finalement devant ces grandes portes qu’étaient celles du manoir. Infiniment grande et imposante, et noire…J’entrai alors, toujours poussé par cette force spirituelle impensable. J’atterris dans ce grand hall qu’était celui de ce manoir. C’était juste immense ! Je lâchais un petit cri de surprise. Mon visage devait surement arborer cette expression de surprise intense ; j’étais bouche bée ! Je regardais autour de moi, furtivement et curieusement. C’est alors que, moi complètement perdu, un homme apparut à moi. Maladroitement, je le saluais :

« Eumh…Bonjour monsieur ! Je…je suis perdu et euhm… je suis Renshû. Vous… »

Il me coupa net la parole, et me dit alors qu’il savait pour moi : mon nom, pourquoi je suis ici, mon passé, tout ! Surpris encore, je me demandait qui il était. Il se présenta à moi comme le guichetier des lieux. Puis, dans un monologue assez long que j’écoutais pourtant attentivement bien que ce n’était pas mon point fort, il m’expliqua ma nouvelle condition. Il me parla de tout ce que j’aurais besoin de savoir pour vivre ici. Vivre ici ? Oui, j’allais effectivement vivre ici. J’étais surpris, mais moins qu’au début. Je commençais à m’y faire. D’autre tête étaient apparut, autour de moi. Des démons, me dit le guichetier. Je ne me sentit pas menacé, mais juste mal à l’aise. Je les oubliais vite, lorsqu’on me présenta mon guide : un corbeau tout noir ! Il était plutôt mignon, pourtant. Il vint se poser sur mon épaule. Comme j’allai vivre avec lui, je me devais de lui trouver un nom, non ? Je lui souris, et lui dit oui, je parlais à un oiseau ! Mais bon, ici, ce n’est pas comme chez mon ancien moi, si ?

« Que dis-tu de…Hai-Lai ? ce nom t’irai bien, non ? »

Il sembla acquiescer de la tête. Non, je ne devenais pas fou ! Ah là là ! Il allait falloir que je m’habitude à tout ça maintenant. Ma nouvelle vie, hein…. Je saluais le guichetier, et me rendit à ma chambre, en suivant mon guide, Hai-Lai. J’étais en Enfer…