À la recherche de l'histoire [PV : Iami]

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Nathan venait de rentrer du monde Angélico-Démoniaque avec Asakura. Ils se séparèrent assez rapidement, pour pouvoir élargir leurs champs de recherche sur l'histoire de l'endroit entre le Manoir et la Cité. En quête d'information, Nathan se dit donc qu'il lui fallait mener une recherche soit dans les tavernes, soit à la bibliothèque. Se disant que Asakura n'allait probablement pas allez à la librairie du centre de la Cité, il s'y rendit sans trop se presser, se laissant se perdre dans ses pensées.

Il était ici depuis seulement quelques jours. Il avait passé une journée chez lui à emménager, une autre journée à explorer la cité avec sa nouvelle compagne, la colombe blanche que l'Archange Ao lui avait donné, et une autre journée à allez au monde Angélico-Démoniaque.

Lorsqu'il arriva devant la bibliothèque, sa colombe le rejoint : il l'avait laissé à la Cité, ne sachant pas trop à quoi s'attendre une fois avoir quitté la sûreté de la ville. L'humain lui flatta la tête un instant, puis entra dans le lieu de savoir, ayant à nouveau en tête la raison de sa présence ici.

En poussant les grandes portes, aucun grincement ne se fit entendre, tout semblait être en ordre et surtout bien entretenu. Il referma les portes une fois à l'intérieur et immédiatement un grand silence envahit sauvagement les lieux, les bruits de l'extérieur complètement bloquer à présent. L'humain prit donc le temps d'observer les alentours.

D'immense étagères longeaient les murs ici et là, tous remplis de livres nouveaux et anciens, sur plusieurs étages. La décoration, fait de plantes et de magnifique chandelier, appelait les gens au calme nécessaire à la consultation des documents. Il remarqua plusieurs aires de lecture de tous les styles : des tables entourés de chaises, de confortables chaises placé en rang, séparés par de petites tables, et même une endroit avec des sofa dos à une fontaines qui ne faisait aucun bruit.

Il remarqua alors le comptoir d'accueil. Personne ne semblait être au poste. Une notice marquait le poste vacant de libraire.

*Ça doit être tout un travail d'garder un inventaire d'la bibliothèque...*

Mais cela pourrait être intéressant... mais il n'était pas ici pour cela. Est-ce qu'il y avait un système de recherche pour aider à chercher dans un sujet en particulier? Il entendit alors un mouvement non loin de lui.

-Puis-je vous aider?

C'était une femme aux allures strictes mais intelligente avec un livre sous le bras, habillée de façon très morne.

-Oui, en fait... l'affiche ne disait-elle pas qu'le poste était vacant?

-Oh vous voulez dire le poste de bibliothécaire? Si il l'est, je ne fais que remplir temporairement les fonctions, alors... je peux vous aider?

Nathan réfléchit à cela : avoir de l'aide dans une bibliothèque comme celle-ci, qui ne possède manifestement pas d'un système électronique de recherche, serait des plus appréciable.

-Oui... j'cherche de l'information sur le monde Angélico-Démoniaque...

Elle fronça les sourcils : est-ce que le choix du sujet était un peu tabou ici, ou bien elle ne faisait que réfléchir à la question? Il ne saurait dire jusqu'à ce qu'elle ouvrit la bouche pour répondre.

-Oui... bien sûr, suivez moi.

Il l'emmena dans une partie où l'on pouvait voir l'entrée. Elle désigna un endroit en particulier avec quelques vieux livres poussiéreux. Elle souhaita une bonne recherche et retourna à son travaille.

*Bon... il ne semble pas avoir beaucoup d'livres sur l'sujet...*

Sans se décourager, il prit le premier livre que ses mains purent saisir, se prit un endroit pour lire et l'ouvrit, sans s'attendre à se faire déranger. Ce qu'il ne savait pas, c'est que même en ce lieu de sérénité, une personne allait bientôt le déranger.

Hello ! Moi, c'est Iami !
Vous me connaissez sans doutes pas mais c'est pas grave. En faite, je viens de m’apercevoir que.... ben que je suis morte. Le truc, c'est que l'idée que je me faisais de la mort... ne convient pas du tout à ma réalité. Oui, si pour vous, mourir, c'est avoir l'âme qui quitte le corps, se faire enterrer et passer le reste de son temps dans un trou... Bah vous vous trompez !

Ma mort à moi, elle équivaut à une renaissance en fin de compte.
Oui, quand mon frère m'a tuée, j'ai certes quitté mon enveloppe charnelle et je ne peux plus le voir... Mais je me suis retrouvée dans un endroit calme, entourée d'herbe. Là, j'ai rencontré un homme. Un homme très beau, souriant. A lui tout seul, il m'inspirait la pureté et le calme. Michael, c'est son nom. Il m'avait parlée, m'avait expliqué pleiiiin de choses sur cet endroit. Ma vie, enfin, ma seconde vie, elle serait à la Cité. Avec des anges et des humains. D'ailleurs, moi aussi, j'étais un ange. Lorsque je lui avais demandé si mon frère m’avait rejointe, il m’a dit que non. Mon frère allait sans doutes vivre sa vie seul et sans problèmes, désormais, vu que je n’étais plus là pour l’embêter. J’avais souris à cette pensée, s’il pouvait vivre comme cela, cela me convenait.
Bref, revenons-en à nos moutons. Moi, là, tout de suite, maintenant, je marche dans un couloir. Enfin, pour être plus précise, je sautille. Je suis tellement contente d’avoir retrouvé mes jambes que je ne supporterais pas qu’elles me soient à nouveau retirées. Une jolie petite mignonne colombe blanche voletait à mon côté. A peine avais-je franchis le passage qui me menait à la Cité que je l’avais rencontrée. L’homme qui m’avait guidée jusqu’ici était un homme aux cheveux violets. Il avait marché avec moi durant de longues minutes, afin de m’expliquer lui aussi deux-trois choses. Il m’avait par exemple apprit que ce monde était relié à un autre, celui des démons, appelé aussi le Manoir. Glurps. Il y avait donc également des démons ici ? Enfer et Paradis ne faisaient donc qu’un finalement ?
Mais, tout de suite, il m’avait rassurée, disant que si je ne m’aventurais pas outre les frontières de la cité, je ne leur tomberai pas dessus. Me voyant rassurée, il m’avait adressé un regard en biais et avait dit

« Figure-toi que les démons étaient des humains comme toi et moi avant de mourir. Tu n’as pas de craintes à avoir les concernant. »

Son ton était froid, j’avais presque l’impression que je l’ennuyais avec mes diverses questions. Lorsque je le lui avais demandé, il m’avait répondu qu’il n’en était rien, qu’il avait juste passé une mauvaise nuit. Me voilà rassurée.
Cet homme, je ne sais pas si je vous l’ai dis, mais il s’appelle Karyel. C’est un Archange, il est donc très haut-gradé. Moi aussi, un jour, j’aimerais occuper un poste important. Quoi que… Je ne devrais pas me plaindre. Être la masseuse personnelle de Maitre Michael n’était pas rien non plus.
Avant de me quitter, Karyel m’avait remis une belle colombe blanche, celle dont je vous parlais plus haut. Cette femelle aux yeux dorés était très affectueuse. Elle et moi avions marché un peu, pour visiter. Et finalement, j’avais envie de la rendre unique et toute belle, alors je lui avais dégoté un joli ruban rose que je lui avais attaché avec un joli nœud autour du coup. Après cela, j’avais souris et, étant donné que j’étais avide d’apprentissage et de connaissance, ma première initiative fut de me rendre dans la bibliothèque la plus proche. Ce que je fis sans tarder.
Je fus étonnée de voir le nombre monumental et incalculable de livres qui s’étendaient à perte de vue sur les grandes étagères. J’admirais tous ces livres, recueils de connaissances éternels et portes sur les choses qui nous entouraient. Si j’étais vouée à passer le reste de mes jours immatériaux ici, je ne manquerais en tout cas pas de lecture. Je me promenais dans les étales, ma colombe voletant silencieusement près de moi, à la recherche d’un livre pour débuter ma lecture. Après plusieurs longues minutes de recherches, je finis par trouver un livre informatif nommé « Une division, deux mondes ». Le titre m’intriguait. Je le sortis de l’étalage et regarda la première de couverture, passant ma main dessus pour la débarrasser de la poussière qui s’y était ammassée. Le livre était un ouvrage d’au moins 500 pages, en raison de son épaisseur et de son poids. Sur la couverture, une lune et un soleil s’entrecroisaient dans le titre. Enfin, c’est ce à quoi cela me faisait penser. Je pris le livre sous le bras et me dirigea dans un endroit, là ou les sièges et les fauteuils régnaient. Un homme s’y trouvait déjà, lui aussi, plongé dans une lecture.
Je m’approchai de lui, me raclai la gorge et fit de ma voix cristalline

« E-Excuse-moi, ce fauteuil est libre ? »

Certes, dans le silence, ma question sonnait un peu idiote étant donné qu’il y avait au moins quatre ou cinq fauteuils autour de lui et qu’il était seul, mais, ne sachant pas s’il attendait des gens ou si les précédents occupants de ces chaises qui avaient l’air moelleuses reviendraient, je préférai demander. Et comme cela, je pourrais peut-être faire la conversation à la première personne, en dehors de l’Archange et du Maitre Michael, que je rencontrerais dans ma seconde vie. Peut-être même que nous pourrions devenir amis, qui sait ?

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Nathan venait à peine de plonger dans la lecture du livre antique, dont les premières lignes expliquaient pourquoi le monde Angélico-Démoniaque existait, qu'une voix se fit entendre.

« E-Excuse-moi, ce fauteuil est libre ? »

L'humain leva ses yeux de son livre presque aussitôt vers la jeune femme qui était devait lui. Ses yeux bleus attira immédiatement l'attention de Nathan, car ils semblaient très pétillants et vivants. Il tenta de se souvenir si quelqu'un y était avant lui, mais de son souvenir ils étaient les seuls avec la libraire temporaire, puis sourit.

-Oui, ce fauteuil est bien libre. J'crois qu'on est les seuls ici, sans compter la bibliothécaire!

Nathan invita d'un geste calme à la nouvelle venue de prendre place sur le fauteuil proche du sien, à sa gauche. Il l'observa un court instant : elle était très jolie avec son débardeur noir et il crut apercevoir un reflet de rose dans ses cheveux blonds. Il remarqua aussi le titre du livre qu'elle avait choisi. Une division, deux mondes? Est-ce que celui-là aussi parlait du monde Angélico-Démoniaque? Était-elle aussi à la recherche d'informations à se sujet? Il la laissa s'asseoir à la place qu'elle désirait, décida de faire plus ample connaissance, puisqu'elle semblait aussi intéressée par le même sujet que lui.

-Mon nom est Nathan, et j'suis dans c'monde depuis bien peu longtemps, alors j'cherche à trouver de l'information sur c'qui m'entoure, d'où l'fait que j'suis ici. Et vous?

Il lui semblait que de par le choix du livre, elle aussi affichait un certain intérêt à en savoir plus sur ses alentours, donc ce qui ferait d'elle aussi une nouvelle dans ce monde... ou bien quelqu'un qui n'a simplement pas eu le temps de pouvoir s'informer avant aujourd'hui.

Il y a beaucoup de choses que j'aime dans la vie. La première, c'est ma famille, que je ne pourrai malheureusement plus jamais voir. La seconde, c'est l'apprentissage. J'avais toujours soif de connaissances. La troisième, c'est les amis. J'aime avoir de la compagnie, la solitude me terrifie plus que tout au monde. J’espérais grandement que je ne serai pas seule, ici. Mais c’était parti pour ne pas durer, vu ma rencontre avec le jeune homme aux cheveux bruns assis sur un fauteuil, juste devant moi.
J’étais debout devant lui et il m'avait invitée a m'asseoir, juste après avoir fait de l'humour par rapport au fait que nous n’étions que trois,cinq avec les colombes. Je le remerciai d'un sourire doux et m'assise a sa gauche. J'avais raison. Les fauteuils ici étaient confortables. Je ne m'adossai pas au dossier, préférant m'asseoir juste ce qu'il faut pour ne pas tomber et croiser les jambes. Je posai le pavé sur mes genoux et ma colombe s'y posa également.

Ensuite, il m'apprit qu'il n’était pas ici depuis bien longtemps et qu'il cherchait également des informations sur ce monde. Un peu comme moi, vraisemblablement. A la seule différence que j'avais pris ce livre uniquement parce que le titre m'intriguait.

"Pour ma part, je viens également d'arriver et je voulais.. juste faire de la lecture. Lorsque j'ai voulu choisir un livre, c'est celui-ci *montre le livre d'un signe de tête* qui a attiré mon intention. Quel titre mystérieux, vous ne trouvez pas, Nathan San ?"

Je pouvais a présent mettre un nom sur ce visage: Nathan. Quel joli prénom. Mais il devait avoir une consonance étrangère car, de ma vie précédente, je ne l'avais jamais entendu.
Quel chance il avait, d'avoir connu un autre monde que le mien. Peut-être les coutumes de son pays étaient très différentes des nôtres. Peut-être que rien n’était semblable d'un pays a l'autre. Je n'avais jamais eus l'occasion de voyager, mais je l'avais appris dans un livre.

"mais au faite, je ne me suis pas présentée. Je suis Iami, Iami Sakuya. Ravie de vous connaitre, NathanSan"

J'avais choisis de m'adresser à lui avec le suffixe "san" parce qu'il semblait plus âgé et plus mur que moi. Après lui avoir dit mon prénom, j'avais brièvement incliné les yeux. Par respect des coutumes de mon pays d'origine.
Ce que je trouvais également étrange, c'est que, lorsque je parlais, il me comprenait et je le comprenais également. J'entends, cela me paraissait bizarre car, a son allure et son prénom, j'en avais déduis qu'il n'était en tout cas pas japonais. Cela devait être un mystère, car en ce moment-même, je parlais japonais, donc pas de mon anglais ou mon français basique. Peut-être que la réponse a cela se trouvait dans le livre que j'avais dans les bras. J'aime les mystères, voici le premier: la compréhension mutuelle dans ce monde qui réunit des âmes d'horizon et d'ethnie différentes.
A vrai dire, je savais a quoi je passerai les prochaines heures en compagnie de NathanSan: en apprendre plus sur cet univers qui était désormais le notre.

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Elle s’assit finalement sur le fauteuil que Nathan lui avait suggérer, et elle sembla apprécier le confort que cela lui apportait. Aucun bruit ne venait déranger ce moment, puisqu’ils n’étaient que trois personnes dans le silence ambiant. Il aimait bien ce silence, cette immobilité de l’air qui l’apaisait beaucoup. Le jeune homme regarda autour de lui, pris d’une pensée soudaine, mais il aperçut ce qu’il cherchait : sa colombe était simplement perché sur le dossier de son fauteuil, l’observant d’un air curieux, elle aussi ne faisant aucun son. Finalement, la nouvelle venu lui apprit qu’elle simplement en quête de lecture et lui montra le livre, qu’il regarda de plus près.

-Effectivement, c’livre semble prometteur!

Il approuva donc le choix de cette jeune femme. Apprendre sur son entourage est toujours une bonne chose. Puis, elle se présenta. Iami Sakuya… une autre japonaise, ou du moins asiatique, comme Asakura. Sûrement japonaise en fait, Nathan entendit à nouveau le suffixe –san ajouté à son nom, comme Asakura faisait lorsqu’elle lui parlait. Il lui sourit lorsqu’elle se dit être ravie de faire sa connaissance.

-Moi de même, Iami!

N’ayant plus vraiment quelque chose à dire à Iami pour le moment, il jeta à nouveau son attention au livre. Celui-ci était intitulé : « La Création de la Cité et Autres. » Il s’attendait ainsi à découvrir quelque chose sur le monde Angélico-Démoniaque, espérant en apprendre davantage sur l’histoire de cet espace entre la Cité et le Manoir…

Le Manoir. Cet endroit interdit aux humains et aux anges de la Cité. Asakura lui avait dit qu’il y avait une salle de cinéma qui lui permettrait peut-être de voir ce qui se passait sur la terre, dans son monde d’origine, au Manoir. Nathan trouvait cela dommage qu’il soit si loin de savoir à quoi servait la salle, mais il ne plaignait pas vraiment. Être au Manoir reviendrait à dire qu’il était vil et malfaisant, ce qu’il ne voulait pas être du tout.

… et il l’avait encore fait. Il était sur la même page pendant tout ce temps, ses pensées dirigées sur autre chose. Le jeune homme s’étira les bras dans les airs.

-J’arrive pas encore tout à fait à m’concentrer pour d’la lecture… Ya tellement d’trucs à apprendre! Et toi, ta lecture est intéressante?

Il c’était retourner vers Iami. Il ne savait même pas si celle-ci avait commencée à lire son propre livre ou si elle était un peu comme lui, si elle se perdait facilement dans ses pensées dans ce genre d’environnement, appelant l’esprit à se détendre et à vagabonder.

Après qu'il eut approuvé mon choix de lecture, je lui souris agréablement et baissai les yeux sur le livre que j'avais décidé d'emprunter. Je le retournai, afin de voir la quatrième de couverture. C'était un livre épais et noir, qui n'avait ni description, ni résumé mais juste une image. Une image en relief, pour être précis. Il s'agissait d'une silhouette, de dos visiblement, dont les ailes étaient déployées. L'une d'elle faisait penser à des plumes, comme les mienne et l'autre, elle me faisait penser aux ailes d'une chauve-souris. Les chauves-souris... Cela me ramenait une fois de plus aux souvenirs que j'avais avec mon frère.
Les souvenirs de ce moment, c'était les chauve-souris qu'on avait dans le grenier de notre manoir. Celles qu'un jour, pendant une partie de cache-cache avec mon frère, j'avais découvert dans le grenier. J'avais eus peur, parce que je ne connaissais pas ces étranges créatures et, perdant ainsi la partie, j'étais allée chercher mon frère pour qu'il m'explique. Là, il m'avait alors informée que c'était des créatures qui vivaient la nuit, comme les chouettes, mais qui étaient des mammifères. Lui, il n'avait pas peur. Il s'était même approché d'elles et l'une s'était posée sur sa tête. J'appréciais mon frère pour sa gentillesse, envers tout et tout le monde, lorsque nous étions enfants et innocents. Mon frère, c'était la personne qui comptait le plus pour moi.
Ce jour-là, en occurence, et comme le quatre-vingt-cinq pourcent du temps, notre partie de cache-cache s'était finie en scéance de chatouilles intensive. J'aimais beaucoup ça, notre ignorance du monde, notre naïveté. Tout ça, bien sûr, c'était avant que mon frère ne tombe dans la drogue. Vous savez, il s'agit de ces belles années baignées d'innocence que l'on a lorsque l'on est enfant. Lorsque le plus jeune a 4 ans et le plus âgé 10. Celles où notre seule préoccupation n'est que de s'amuser et sourire aux beaux jours. C'est ça, être un enfant. Hors, lorsque l'on entre à l'école. Tout change. On nous apprend des choses selon des critères bien précis. On nous apprend des règles de grammaires ou des tables de multiplication, mais rien sur notre vie à venir. Rien sur la façon de comprendre la solitude d'un être cher ou de ressentir la déteresse d'une âme en peine. On ne nous apprenait rien de tout cela, à l'école. Bon, tant pis, dirai-je, car maintenant, ma vie est finie et c'est de ma mort dont je dois vous parler.

Là, tout de suite, je m'étais encore perdue dans mes pensées. Je rêvassais. Comme toujours. J'étais bien inattentive à ce qui m'entourait... J'ai toujours été comme ça, Takeru Nisan me le reprochait souvent d'ailleurs. Il disait toujours "Comment tu fais pour être aussi studieuse et rêvasser toute la journée ?"

A ça, je souriais et répondais d'un rêveur "je sais pas !"

Comme en écho à ma pensée passagère, j'entendis NathanSan dire

-J’arrive pas encore tout à fait à m’concentrer pour d’la lecture… Ya tellement d’trucs à apprendre! Et toi, ta lecture est intéressante?

Alors, cela me tira de ma rêverie et, posant mes deux mains sur l'ouvrage que je n'avais fait que reluquer jusqu'à maintenant, je répondis:

"A vrai dire... Je n'ai pas encore commencé ! J'analysais la quatrième de couverture lorsque je me suis laissée portée par mes pensées.. Et je ne pense plus vraiment avoir envie de lire, pour tout vous dire... Et si nous faisions connaissance ?" finit-elle avec un splendide sourire, toujours prête à se faire des amis

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Plus de lecture. Effectivement, en si bonne compagnie, Nathan n'avait plus vraiment envie de lire non plus, et la proposition de Iami semblait abonder dans le même état d'esprit que l'humain. Il ferma son livre et le déposa sur la petite table qui était à côté de son fauteuil, puis reporta son attention sur Iami.

-Oui bien sûr, aucun problème. D'toute façon, j'ai plus envie d'faire connaissance aussi. Par où commencer...?

Il plaça sa main sous son menton d'un air songeur, se perdant un peu dans ses pensées. Par où pouvait-il commencer? Puisqu'il ne connait pas grand chose dans ce monde, il pourrait bien parler d'où il vient dans le monde des vivants. Il enleva la main de son menton et déposa ses yeux dans ceux d'Iami.

-Et bien, j'peux toujours commencer en disant que j'suis mort ya pas si longtemps qu'ça. Étant nouveau dans c'monde, j'peux pas vraiment en dire beaucoup : j'ai une maison comme tout l'monde, un anneau d'pouvoir aussi qu'j'ai pas encore tout à fait explorer... Bref. J'viens du Canada et j'suis mort lors du bel été de 2012. Un accident d'voiture bête et stupide qui n'aurait jamais dû arriver...

Il arrêta un moment. Oui, cela n'aurait jamais dû arriver. Une des personnes qu'il considérait comme un ami l'avait piéger. Que devenait-il...? Il n'en savait rien, mais il espérait que celui-ci ait apprit de son erreur. Non, il ne lui en voulait pas. Pourquoi lui en voudrait-il? Tout le monde fait des erreurs après tout, même si celle-lui le conduit à la mort... Bref, il ne savait pas trop comment réagir à tout cela. Après tout, peut-être qu'un jour il le rencontrerait...

Nathan se souvint alors qu'il avait laissé sa phrase en suspend avec un air pas très heureux sur son visage. Il éclaira son visage d'un sourire et détendit ses traits.

-... désolé pour ça Iami! Disons que ma mort n'était pas très... enviable. Et toi, d'où viens-tu exactement?

Il laissa le tour de parole, pour être sûr de lui laissé son moment d'expression pour pouvoir lui aussi en apprendre davantage sur cette femme.

J'avais également reposé mon livre sur mes genoux. Ca me faisait toujours aussi bizarre, comme sensation, de me dire que j'avais retrouvé mes jambes. Que je les sentais si j'exercais une certaine pression sur elles. Mais cela ne m'était pas désagréable. Au fond, je me disais que j'avais de la chance, de les avoir retrouvées.
Voyant qu'il partageait mon avis, je lui adressais un tendre sourire. D'aillwurs, je ne savais faire que cela, sourire. Mon frère me le reprochait toujours d'ailleurs. De trop sourire, même dans la douleur. C'est plus fort que moi vous savez ? Et puis, si je je rassure pas les autres en leur montrant que la vie vaut la peine d'être vécue, qui le fera ? Qui sera là pour rappeler a tous ces déprimés que la vie n'est pas qu'une grande étendue de douleur et de chagrin ? Sans doutes personne. Alors autant que j'occupe mes journées a quelque chose. D'autant plus que je suis une fille très positive et optimiste, alors autant partager ce point de vue, non ?

Je l'écoutais très attentivement. Buvant ses paroles, même s' il ne disait pas forcément quelque chose de joyeux. Au moins, j'en apprenais plus sur lui. En effet, nous n'étions pas du même monde. Quelle chance j'avais alors. Dans un coin de ma tête, je songeais alors silencieusement a lui demander comment était la vie chez lui. Si je n'avais pas pu voyager, j'aurais au moins bien aimé pouvoir imaginer ce que je ne verrai jamais. Oh, comme j'aurais aimé pouvoir vivre et voyager ! Heureusement que les livres étaient là, poue apaiser ma soif de connaissance. Heureusement que Nathan-san était là, pour me raconter ce que je ne connaissais pas. Voyant ensuite qu'il attendait une réponse de ma part, je lui souris et pris une de mes tresses entre mes doigts fins pour jouer avec. Lorsque je parlais, je devais m'occuper les mains, sans quoi elles ne resteraient pas en place.
Hum. De quoi lui parler ? Cette question resta en suspend dans mon esprit quelques secondes avant que je n'ouvre enfin la bouche et lui en dévoile un peu plus sûr moi.

"Je suis.. j'étais la fille de riches commerçants dans la baie portuaire de Tokyo, au Japon. Mes parents étaient des gens aimants vous savez ? Je n'ai jamais manqué de rien, que ce soir matériel ou sentimental. J'ai toujours vécu heureuse, du moins jusqu'à... cet incident...car moi non plus, je ne suis pas ici depuis longtemps, quelques mois tout au plus.. ?"

Je m'arrêtais un instant, parler de ma mort, c'était encore trop douloureux, trop nouveau, pas digéré. Rien que de parler au passé me donnait des frissons dans le dos. C'était bizarre, quand même. Mais au moins, désormais, je n'appréhenderais plus la mort comme une ennemie, vu qu'elle m'avait déjà happé.
Bien décidée à ne pas rester sur cette note un peu sombre, je continuais

"J'ai.. j'avais un frère aussi, du nom de Takeru. Il n'était pas méchant vous savez ? Mais il se fait passer pour un méchant... Pourtant, moi, j'ai des tellement bons souvenirs avec lui ! Et vous ? Vous avez des frères et soeurs ?" M'enquis-je, curieuse.

Un nouveau sourire passa sur mes lèvres, un sourire un peu faux cette fois-ci. J'avais parlé de mon frère en bien, omettant ainsi de préciser que c'était a cause de lui si j'étais là. Mais qu'importait. Je ne lui en voulais pas et, de toute évidence, on ne change pas ce qui est fait. Au moins, je pouvais m'estimer heureuse d'avoir une seconde vie. Je relachais ma tresse, pour poser mon regard d'azur sur mon interlocuteur.

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Les mains de son interlocutrices s'agitèrent et l'une d'elles se saisirent d'une de ses tresses pour jouer avec. On dirait que parler la rendait un peu nerveuse, mais en vérité elle répondait avec un bon aplomb et avec un ton serein, exempt de nervosité. Nathan écouta attentivement ce qu'elle avait à répondre à sa question. Ce n'était évidemment pas un sujet facile à parler, dépendant depuis combien de temps nous sommes dans cette nouvelle vie... Elle parlait de Tokyo. Donc, elle vient d'un pays asiatique, comme ses traits et son nom l'indiquait plutôt clairement. Le jeune homme affichait l'air attentif qu'il prend lorsqu'il écoute quelqu'un parler de sa vie, un sujet toujours intéressant chez chaque personne à son avis. Il a souvent écouté les plus jeunes et mêmes les parents de ceux-ci raconter des parcelles de leur vie. Toutes avaient le côté sombre d'une dure vie, puisqu'il aidait les familles plus pauvre et démuni de son vivant, mais chaque fois, il y avait un petit quelque chose qui les différenciait.

Elle arrêta de parler. Nathan se concentra à nouveau sur le visage de Iami : il voyait bien qu'en parler la faisait souffrir, mais il ne dit mot. Chaque personne sait jusqu'où raconter leur propre histoire avant de ne plus pouvoir le faire. Puis, elle continua sur son frère. Elle a un frère... Takeru. Il se demandait immédiatement de quoi il pouvait l'air. Sûrement d'un faux gros-bras qui se prend trop au sérieux, mais avec un bon fond, comme le décrit Iami. Nathan remarqua qu'elle ne voulait pas dire, mais encore une fois il ne la pressa pas : chaque chose à son temps.

-Non, j'ai ni frère ni soeur. J'avais mes deux parents, avant d'mourir... Mais, j'avais quelques vrais amis par contre, dont un qui...

Il s'arrêta de parler et fronça des sourcils. L'humain avait pardonner Alex de sa bévue, mais il l'avait quand même conduit littéralement à sa mort. On pardonne, mais on n'oublie pas. Comment réagirait-il si jamais il le verrait se promener ici...? Puis, il remonta ses yeux à nouveau sur Iami, et revint à son air plus jovial, mais avec un ton légèrement déçu.

-... dont un qui m'a mené ici.

Il ne voulait pas en parler, et il espérait qu'elle ne lui en demanderait pas plus, et donc pour être sûr de cela il décida de changer un peu le sujet de conversation, mettant soudainement des étoiles dans ses yeux.

-Et toi... tu disais que tu vivais à Tokyo! Je n'ai jamais mis les pieds ailleurs qu'au Canada, c'était comment là-bas, et qu'est-ce que tu faisais avant de... venir ici?

Il avait regagner un sourire, mais c'était exactement comme celui de Iami : un sourire en surface, fait pour rassurer, fait pour tenter de nous rassurer nous-même.

Spoiler:

Tout cela était si dur à envisager pour moi. Après tout, j'avais toujours été entourée et appréciée. Tandis qu'ici, ici il n'y avait qu'une étrange solitude qui avait gagné mon coeur. Je ne me sentais pas encore à ma place dans cet endroit, je connaissais si peu de personnes. Et puis, j'avais perdu tous mes repères. Ceux sur qui je pouvais me rattacher étaient Michael-sama, Karyel-sama et maintenant Nathan-san. Depuis mon arrivée, je n'avais rencontré aucun démon. Et tant mieux, les livres les décrivaient comme des être vils et cruels, je pense que j'étais bien entourée, ici. Même dans mon apprentissage journalier et ardent, plusieurs zones d'ombre persistaient. Mais après tout, à quoi servirait la vie si on n'a plus rien à apprendre ?
Lentement, je reposais mes mains sur ma jupe plissée, et essaya de la lisser un peu sur mes jambes légèrement repliées contre les pieds du fauteuil. J'avais également croisé mes jambes, puis aussitôt je les avais décroisées. A vrai dire, je ne savais pas vraiment comment les mettre, aucune position ne me convenait véritablement et comme, aujourd'hui encore je portais une jupe, je ne pouvais pas me permettre de m'asseoir de cette manière un peu garçon manqué qui me plait bien. A la base, je ne m'asseyais jamais comme ça, un pied coincé sous ma cuisse, le genou replié, mais à force de voir mon frère faire, je l'avais imité et m'étais rapidement aperçue que cela n'était pas désagréable. Cependant, la différence majeure entre mon frère et moi, c'est que lui n'avait pas à se soucier de rien du tout, alors que moi si.
Malgré le ton sûr de moi que j'avais utilisé, je me sentais un peu embarrassée de parler de tout cela. Je n'avais vraiment pas la mort, et tout ce qui y avait attrait. A vrai dire, je n'étais même pas sûre d'avoir accepté ma propre situation même si, lors de mon arrivée ici, on me l'avait clairement expliqué. Chaque nouvelle, surtout les plus choquantes, a besoin de temps pour être parfaitement assimilée, ce qui n'était décemment pas mon cas. Il me faudrait, je pense, plusieurs mois avant de m'en rendre compte et de finir par l'accepter. Et bien, après tout, que représentaient quelques mois sur une éternité ? Pas grand chose, sans doutes.
Je l'écoutais ensuite parler de sa famille. Alors comme ça il était fils unique... Je me demandais bien ce que cela pouvait faire, car moi, j'avais toujours eus un grand frère pour me seconder et m'épauler... Et aussi beaucoup d'amis. Certes, on ne peut pas dire que je leur racontais tout, mais comme je m'entends bien avec tout le monde... Et bien voilà. Lorsqu'il conclut sa phrase, je laissais échapper une expression de tristesse, de compassion

"moi, c'est mon frère qui m'a amenée ici alors... Je veux bien comprendre ce que ca fait.."

Moi non plus, je ne tenais pas à m'étendre plus sur ce sujet. Je n'aimais pas du tout ça, c'est pourquoi je fus soulagée de l'entendre parler de ma ville natale. Alors, avec un sourire un peu faux mais tendre, je continuais de lui en parler

"C'est un bel endroit ! Mais c'est pas vraiment épuré, il y a beaucoup de population et le centre-ville est plein de couleurs artificielles des panneaux lumineux et de boutiques. Aussi, quand on marche dans les rues, on a l'impression de nager dans un océan de gens. Mais d'un autre côté, il y a aussi des parcs remplis de sakura, pardon, de cerisiers. Mon parc préféré, c'est le parc d'Uneo, j'y vais... j'y allais souvent en sortant des cours, oui, j'étais étudiante dans un lycée privée." dit-elle avec un sourire, avant d'ajouter "et le Canada ? C'est comment ? Et que faisais-tu, là bas ?"

Parler de tout cela me rendait un peu plus joyeuse, je n'avais pas la moindre envie de me morfondre, je préférais parler du passé dans des notes colorées et joyeuses plutôt que dans des ombres qui obscurcissent notre vie.

Invité

Il savait Iami mal à l'aise : les tics nerveux ne manquait pas pour montrer qu'elle n'aimait pas tout à fait parler de ce qui l'a emmener ici! Ainsi, il avait décidé de changer de sujet et fut satisfait de voir que cela fonctionna. Parler de sa vie antérieur aidait temporairement à oubliez ce qu'on a perdu... jusqu'au moment où on arrête d'en parler. Il le savait, mais Nathan pensait pouvoir changer les idées un peu de Iami qui semblait vraiment pré-occuper par sa mort, assez du moins pour laisser des tics nerveux transparaître.

Elle, c'était son frère qui l'a emmenée ici. Normal qu'elle ne veut pas s'en rappeler! Elle qui disait il y a quelques instants que celui-ci n'était pas méchant, comme est-ce qu'il a pu faire ça...? Il écoutait ensuite Iami parler de sa ville natale : Tokyo... Il ferma les yeux pour mieux imaginer ce qu'elle racontait. L'humain imagina facilement les couleurs, le monde qui se promenait dans les rues, matin et soir, habillé de toutes sortes de façon, avec de magnifique cerisier - il se souvint en avoir vu en photo, avec de magnifique fleur rose lorsque c'est la saison - parsemant les parcs qui devait vraiment faire de Tokyo une belle ville... enfin, dans ces bonne parties, car sûrement comme partout ailleurs elle n'avait pas que de bonnes parties. Il rouvrit les yeux avec un sourire, observant Iami le questionner sur son propre pays. Gardant son sourire, Nathan déposa son menton dans le fond de sa main, son bras appuyé sur le divan.

-Le Canada... Et ben, j'ai pas mal voyagé en fait, mais je suis surtout resté dans ma province d'orgine, et j'ai pu en visité plusieurs parties. Tu sais, l'Québec n'a p't-être pas de magnifique cerisier, mais on en a d'la nature à visiter! Des grandes et belles forêts, des montagnes, des chutes d'eau, des prairies, des villages aux couleurs rustiques... Et aussi, les grandes villes et les gens qui y vivent! La plupart du temps, j'aidais les familles démunis à pouvoir survire une journée d'plus. C'était mon travail en fait, et j'appréciais l'sourire qu'mon travail pouvait bien leur apporter. C'est un peu ça qui est déroutant en fait, depuis que j'suis ici, ya personne qui a vraiment besoin d'aide de c'genre!

Il eut un petit silence, et réfléchi à ce qu'il venait de dire.

-Quoi que c'n'est pas mal dans l'fond, puisque personne est dans l'besoin ou se r'trouve démuni! ajouta-t-il prestement en se grattant la nuque.

Le silence retomba. Effectivement, lorsqu'il était vivant, il voyageait de ville en ville du Québec pour aider de pauvres familles à s'en sortir pour quelques jours. Nathan avait aussi voyager dans d'autres villes au Canada, mais est revenu au Québec : il préférait nettement aider ceux de sa province. Il ne savait plus trop quoi dire après tout cela, et décida de questionner un peu plus Iami.

-Mais bon... et toi, tu disais que t'étais lycéenne, tu voulais poursuivre tes études dans quel domaine par la suite?

Spoiler:

Mal à l'aise ? Sans doute, oui, c'était fort possible. Je n'aimais pas vraiment me rappeler de ce moment, surtout que c'était encore tout frais dans mon esprit. Chaque fois que je pensais à Takeru, je lui voyais cet air de dément, mêlé de tristesse et de haine. La colère dans son regard, et j'entends encore sa voix. C'était mon grand frère, il s'était longtemps comporté comme tel. Mais lorsque j'avais appris qu'il ne m'aimait pas, toute la belle image que j'avais de lui s'était effacée. A vrai dire, je niais longtemps avant ma mort j'idée de me dire que mon ainé était un être abjecte, et qu'il faisait souffrir ma famille. Je l'aime, mon frère. C'est pourquoi je ne pouvais toujours pas me dire que c'était lui, celui qui tenait ce couteau le soir où mon corps a perdu sa vie. Je n'pouvais pas, c'était au-dessus de mes forces. Pour moi, il avait été gentil, et je ne l'aurais remplacé pour rien au monde, car je l'aimais tel qu'il était. C'était mon frère, et comme on dit, la famille, c'est sacré.

J'avais enfin trouvé une position adéquate pour mes jambes, et mes mains avaient repris d'assaut d'une manière un peu distraite l'une de mes tresses, dont j'avais remarqué que l'elastique était un peu détendue. Je l'avais alors ôtée afin de la remettre correctement, en geste lents, car je n'étais pas pressée. Et puis, me concentrer sur autre chose me permettait d'oublier que, l'espace d'un instant, un frisson de tristesse m'avait parcouru l'échine. Alors, lorsqu'il avait reprit la parole pour me parler du Canada, j'imaginais sans mal cette région prendre forme dans mes pensées. Alimentée par quelques photos que j'avais déjà pu voir sur le net et dans les livres, guidée par ses explications plutôt claires, je me disais que cet endroit aussi, devait être un beau pays. Surtout s'il y avait autant de nature que ce qu'il décrivait. J'avais toujours aimé la nature et sa beauté, et également longtemps regretté que ma ville natale soit si industrialisée et technologique qu'elle ne laissait que peu de place à la faune et la flore. En dehors des parcs, il fallait totalement sortir de la ville pour trouver des montagnes et des chutes d'eau, comme ce qu'il décrivait. Il avait finit sa description en parlant un peu de lui, et j’avais remarqué l’attitude typique d’un homme un peu gêné par ses répliques et à la fois soulagé de ne pas avoir raison, et je lui adressais un sourire agréable

« Oh, tu sais, il y aura sans doutes des personnes qui auront besoin de toi, mais d’une manière un peu moins marquée que ceux que tu aidais jusqu’à maintenant »

Le rassurais-je alors amicalement. Après tout, partout où l’on va, on a toujours besoin d’aide ou simplement d’une épaule sur laquelle se reposer de temps à autres, et j’étais certaine que Nathan-san ne resterait pas bien longtemps sans apporter son aide à quiconque. Je l’avais écoutée, et laissais le silence retomber sur notre conversation. Ce n’était pas plus mal, le silence. C’est dans ce genre de moment qu’on peut être un peu plus analystes par rapport à ce qui nous entoure. Pour ma part, j’avais remarqué que ma colombe dormait désormais sur le dossier du fauteuil dans lequel j’étais assise, la tête sous l’aile. Pendant que je la regardais somnoler paisiblement, la voix de Nathan s’éleva encore dans le silence, le brisant ainsi, et heureusement, car il était légèrement pesant.

« Mes études… Je voulais faire des études dans l’art. Le dessin m’a toujours passionnée, et je voulais devenir illustratrice, mais visiblement, je devrais me contenter de mon métier de masseuse » fis-je avec un léger sourire gêné. Après tout, ce n’était pas plus mal, car j’avais toujours été très manuelle. Le dessin, les massages… Même si c’étaient deux matières plutôt lointaines l’une de l’autre, cela ne m’empêchait pas de bien me débrouiller dans ces deux domaines. Je penchais alors ma tête à droite, puis à gauche, et me grattais un peu la joue avec le dos de mes doigts, puis je replongeais mon regard azur sur mon interlocuteur

« Et toi ? Quel était ton métier exactement ? Et en as-tu retrouvé un ici ? »
Continuais-je alors, curieuse, et toujours de ma voix douce. Plus je regardais Nathan, plus il m’intriguait. Et puis, pour une première rencontre, c’était plutôt une bonne chose que ce soit lui et pas un démon.

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À la recherche de l'histoire [PV : Iami]

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