Être utile. Voilà ce que la petite Mizuiro voulait faire aujourd’hui. Il fallait dire qu’elle ne l’était pas vraiment, elle n’était qu’une humaine, mais bon, elle voyait que Saizou lui était très utile, et fort il protégeait la cité. Elle n’était ni utile, ni forte, alors il était temps d’y remédier n’est-ce pas ? Elle ne savait absolument pas combattre, c’était certain, et elle n’allait pas apprendre pour faire bonne figure. Elle n’en était pas capable et Saizou refuserait catégoriquement de la voir avec une arme.

C’est donc tout naturellement que la petite humaine avait préparé quelques thermos de thé avec amour. – Oui, elle était dans un temple, mais ça existait depuis longtemps ça, et c’était pratique lorsque Saizou n’était pas là de la journée-. Mais soit, elle avait même un petit panier, avec des gâteaux japonais qu’elle avait fait. Pour qui me diriez-vous ? Eh bien elle avait appris qu’il y avait encore une réunion au conseil, elle savait que les archanges étaient souvent bien fatigués de ces journées… Alors ce serait l’occasion de faire connaissance avec eux dans ce cas !

« Je suis prête, allons-y ! »

Et pour une fois, ce qui était très rare, elle avait fermé son temple, pas de cérémonie de thé cette après-midi, ou fin de soirée, mais, du thé pour tout le conseil, dans le petit panier, avec des gâteaux. Si c’était pas une jolie petite attention, ils s’occupaient de la cité. Et puis, Maître Michael était sûrement là-bas aussi, alors c’était partie pour une petite excursion dans la forêt ! Elle ne durait pas bien longtemps, parce qu’elle connaissait bien ce monde et s’y perdait rarement. En tout cas elle connaissait bien ce coin, parce que juste derrière il y avait un beau lac qui était vraiment reposant et elle y était déjà allée avec Saizou. Elle finit par arriver devant cette grande tour et… et bien… prenant son courage à deux mains, elle toquait à la grande porte… Pas dis qu’on l’entende d’ailleurs.

« Il y a quelqu’un ? »

Travail. Travail. Et encore travail. Voilà où en était réduite la vie (ou plutôt la mort) de Nyorai Shui-Khan. Il soupira longuement et repoussa ses longs cheveux bruns en arrière, en soupirant. Il se releva de son lit en s'appuyant sur ses coudes, et admira sa petite chambre sombre. Malgré que les volets soient fermés, on pouvait percevoir des formes dans l'ombre, et des petits rayons tentaient de traverser la chambre. En suivant uns de ceux-ci des yeux, Nyorai pouvait voir sa petite colombe blanche, perchée, et déjà réveillée. En voyant son maître "actif" elle se décida à bouger ses ailes bizarrement sans voler,  comme si elle tentait de dire quelque chose. Nyorai se contenta de serre sa mâchoire en la regardant. Il ne savait pas comment réagir devant une telle marque d'affection. Alors, à chaque fois il détournait le regard, comme s'il voyait quelque chose de plus intéressant. Et à chaque fois, la colombe s'énervait, et faisait un bruit étrange. Et c'était comme ça aujourd'hui aussi.

Trêves de bavardages. Après s'être forcé à câliner sa colombe de son index, le jeune homme se leva de son lit et fit sa toilette habituelle du matin. Il noua ses cheveux bruns en un chignon à l'arrière. Puis, il tendit son index vers la petite colombe, et celle-ci s'empressa de s'agripper mignonnement sur le doigt avec ses pattes fourchues. Elle secoua ses petites ailes blanches, et monta lentement de sa démarche bancale, vers l'épaule de son maître adoré.

Il sortit dehors, en poussant ses volets, avec sa petite colombe sur ses épaules. Elle poussa un petit cri et s'envola, à la grande exaspération de son maître qui ne réagit pas vraiment. Il se détourna et la laissa faire un petit tour rapide, tandis que lui, regardait le planning de sa journée.

Encore... Encore une réunion. Il n'y avait que ça. Et les D. ne l'arrangeait pas non plus. Il soupirait un peu, et croisait ses bras contre son torse, en écoutant, toujours de son sérieux qui le qualifiait tant. Alors qu'il y eut un long silence pendant lequel personne n'osa parler, un petit bruit se fit entendre. Ce n'était pas une colombe qui tentait d'attirer l'attention, ni même un archange qui tentait de reprendre la conversation, non. C'était quelqu'un qui toquait à la porte. Qui? Nyorai fronça les sourcils et se leva, d'un geste de la main, avant de dire:

"J'y vais."

Il rejoignit la porte et l'ouvrit d'un mouvement sec, le regard froid, et imposant, le tout n'invitant pas du tout à la conversation. Devant lui ce tenait une fille assez frêle comparée à lui, mais il ne se fiait pas à son apparence et garda ce regard si peu sympathique.

"Oui, il y a quelqu'un. Que voulez-vous?"

Mizuiro était intimidée par la prestance de l’endroit, et ça se voyait, enfin s’il y avait eu présentement quelqu’un pour le voix en tout cas. Autrement, ça passait juste par une voix enjouée bien qu’un peu tremblante. Apres tout elle ne se trouvait pas devant n’importe quel lieu, c’était le conseil tout de même, les plus hautes autorités ici. Elle venait de toquer à la grande porte, elle n’entendait pas vraiment de bruit à l’intérieur, mais, en mettant l’oreille juste à coté de la porte elle distinguait quelques bruits de pas et se reculer donc histoire de ne pas prendre la porte.

Porte qui venait de s’ouvrir. Un individu qu’elle connaissait bien : une tenue plutôt riche, de longs cheveux bruns foncés, et une jolie décoration dans les cheveux. Cela ne pouvait être que Nyorai. La grande majorité des archanges du conseil étaient assez connus. Certains plus que d’autres, et puis elle vivait ici depuis assez longtemps pur connître la majorité des noms, elle connaissait : Yue, Karyel, Luciel et Nyorai.

« Bon… Bonjour… »

C’était bizarre, d’un coup toute sa bonne volonté s’était envolée. Elle voulait juste leur amener quelque chose à manger et à boire pour les aider, mais Nyorai n’avait pas l’ait très… causant, ni très sympathique. Heureusement qu’elle était venue apporter un peu de joie ici ? Enfin, si elle avait le droit d’entrer, parce qu’il avait l’air d’être plutôt occupé…

« Je.. ; Et bien… Vous êtes Nyorai c’est ça ? Je suis Mizuiro, la miko du temple, et j’ai appris que vous travailliez beaucoup alors je… » En rougissant un peu, elle s’inclina pour lui tendre le panier. « Je… Je voulais juste apporter quelque chose à boire et à manger au conseil… J’espère que… Je ne vous dérange pas. » Oui, Nyorai l’intimidait.