Sunao ne mis pas plus de temps que cela, elle salua Kilyös pour l’avoir raccompagné, s’inclina, et d’un coup les portes avait commencé à s’ouvrir. Elle se demandait bien qui était responsable de ça. Elle avança donc, jusqu’au pont et se retourna. Les deux gargouilles monstrueuses qu’elle avait vues immobilisées lorsqu’elle était rentrée dans le manoir. Elle traversa le pont, elle sursauta un bon nombre de fois. Il n’avait vraiment pas l’air solide. Vu Saytãn, elle se disait bien qu’il n’était pas du genre à brûler une âme pour rien, donc le pont devait être solide, enfin, elle espérait. Traversé la moitié, cela commençait à tanguer sérieusement, elle décida donc pour plus de facilité de déployer ses ailes. Ce n’était pas trop son genre, mais il le valait mieux que tomber et n’être plus. Dans cet état, Michael ne pourrait sûrement pas la ramener.

Elle s’envola donc, direction la Cité. Elle était assez pensive. Autant, elle ne s’était faite aucune illusion quant à la nature et aux comportements des démons, mais l’humain, Kaii l’avait surprise. Il avait tellement de rancune dans son cœur. Il l’aurait bien tuée s’il n’était pas mentalement épuisé ! Elle en avait de la chance notre missionnaire. Doucement mais sûrement, elle voyait les premiers bâtiments de la Cité, dont l’administration. Elle avait déjà distingué de loin, la grande villa de Michael où elle travaillait. Sunao se posa lentement à l’entrée de la Cité. Les gardes la laissèrent passer sans problème, il la connaissait depuis longtemps, et savait qu’elle servait Michael avec ferveur, donc aucune raison de lui poser des questions.

Elle se rendit vers l’administration qu’elle avait vue plus tôt, il fallait qu’elle signe un papier, attestant de son voyage, de son retour et de la mission qu’on lui avait confié. Elle ne vit étrangement personne dans l’administration. Une réunion sûrement… Enfin bon, ils auraient pu laisser une personne au moins ! Que faire si un humain arrivait maintenant ? Sunao pourrait le guider, mais ce ne serait pas à la portée de tout le monde ! Lorsqu’elle voulut prendre une feuille en ce qui concernait la mission, elle tomba sur un petit post-it.


Dire hein ? Bah, maintenant, elle était au courant ! Ca ne l’embêtait pas, ce qui l’énervait c’était qu’elle soit mise au courant de cette manière. Ainsi, elle signa la feuille, compléta le tout et sortit du bâtiment. Elle resta debout à regarder. Au bout d’un moment, elle vit une âme apparaître. Et bien voilà un humain ! Elle se dépêcha d’aller vers lui, tout sourire. Il venait de mourir, il fallait bien qu’il soit accueilli gentiment.

« »

C’est ainsi qu’elle pointa la porte de l’administration, en souriant toujours, tel un soleil.

Sunao espérait bien que les gardes n’avaient pas fait son travail. Elle n’avait pas l’habitude d’accueillir des humains à la Cité, mais au fur et à mesure, elle avait vu maintes personnes le faire, elle voulait aussi le faire, les accueillir, mais elle avait déjà un travail chez Michael. C’était les jours comme aujourd’hui ou sa routine changeait. Elle espérait qu’il n’allait pas trop avoir peur, après tout il venait de vivre une expérience terrifiante qu’est celle de la mort. Elle ne savait pas comment il était mort, elle ne savait pas pourquoi il était mort, ni si le conseil l’avait bien jugé. Elle espérait qu’il ne soit pas comme Kaii. Sunao espérait beaucoup de chose.

Elle avait une aura plutôt calme et apaisante, un peu comme tous les anges ici. Cependant, elle contrairement aux personnes du conseil, elle n’était pas stricte, elle était souriante et gentille. C’était cette aura-là qui se faisait ressentir. Rien qu’à son regard elle cernait son inquiétude qu’elle comprenait. Elle aussi, à son arrivée ici elle avait été comme cela, voire pire. C’est alors que le jeune homme se mis à lui parler. Il ne comprenait pas, il voulait savoir s’il était mort, où il était. Il voulait des explications à tout cela, et elle comprenait parfaitement. Elle, c’était Michael qui lui avait expliqué, le chef en personne. Elle espérait retranscrire aussi bien les idées pacifiques qu’il avait.

« Oui.. Tu es mort. Désolée… Enfin, ici tu te trouves dans la Cité. C’est le lieu où vont les âmes qui ont accomplis de bonnes choses ou autres. Là-bas, c’est le manoir, Dit-elle en pointant du doigt la grande bâtisse que l’on distinguait à peine. , c’est un lieu remplis de démons, leur chef est Saytãn, ici à la Cité, nous sommes des anges qui vivent avec les humains pour qu’ils aient une deuxième vie meilleure. Notre chef est l’archange Michael. C’est Saytãn et Michael qui ont crée ce monde. Honnêtement, je ne saurais pas te dire exactement où nous sommes. »

Sunao pensait lui avoir expliqué l’essentiel sur, le comment et pourquoi, sauf s’il avait encore des questions du genre « comment c’est possible ? » elle y répondrait, mais elle ne lui voulait pas lui donner un trop plein d’information pour le moment. Elle préférait attendre qu’il pose les questions, et puis en plus, les longs monologues c’est pas trop son truc. La jeune ange marcha ensuite en direction de la porte qu’elle ouvrit. Elle se mis de côté pour l’inviter à passer.

« Je t’en prie, entres »

Elle espérait vraiment qu’elle faisait bien son boulot et que rien n’allait lui tomber dessus. Elle regardait l’humain, il semblait un peu énervé pour une raison ou pour une autre. Elle pensait déjà que sa mort, ça devait être quelques chose. Peut-être s’était-il passé quelque chose d’important dans le monde des hommes ? Elle ne savait pas. Elle se demandait ce qu’avait pu lui dire les gardes, ils semblaient le regarder parfois, enfin bon, ce n’est pas ses affaires après tout, elle est curieuse la petite Sunao ! Elle leva un peu les yeux au ciel pour admirer son bleu. Ciel ? Ce n’était sûrement pas son vrai nom. Elle aussi, elle se posait des questions, elle voulait savoir où elle était vraiment.

Lorsqu’elle vit qu’il était en train de tomber, elle courut vers lui, elle lui dit un bref « Est-ce que ça va ? ». Elle essaya de le relever un peu, l’aidant et son visage la rendait un peu inquiète. Elle s’inquiétait évidemment pour lui. Elle avait vu des gens perdus mais encore jamais des gens comme lui, il semblait d’un côté perdu, mais aussi blessé physiquement, pourtant il n’y avait pas de sang, il semblait aussi épuisé. Elle aurait bien voulu découvrir pourquoi il semblait tellement faible, elle espérait que cela allait changer dans les heures ou les jours à venir. Elle l’entendait un peu juré aussi. Elle lui demanda alors.

« Est-ce ça va ? Tu n’as pas l’air bien. Tu as mal quelque part ? »

Lorsqu’ils entrèrent tous les deux, elle le vit vite s’asseoir sur une chaise, il avait bien raison, il avait l’air de tomber de fatigue. Elle l’écouta, elle sursauta d’abord un peu, elle se demandait qui étaient ces personnes dont il parlait. Se détendre ? Bon bah tant mieux s’il se détendait un peu alors ! Elle aurait vraiment voulu lui poser plein de questions, mais elle ne voulait pas l’acculer encore plus. Elle alla donc vite dans la pièce à coté et ouvrit la cage des colombes. Une se posa doucement sur sa main et elle prit une clef de chambre. Elle alla ensuite le rejoindre gentiment.

« Je te présente ta colombe, elle te guidera dans la Cité. C’est un animal sous forme d’âme. Tu peux la nourrir si tu veux, elle est très gentille. Et voilà ta clef de ta maison. »

La colombe alla se poser sur l’épaule de l’humain et elle lui tendit la clef. Elle lui souriait toujours. Elle lui donna aussi une bouteille d’eau pour qu’il se remette. Elle continua ensuite sa discussion.

« Je vais t’emmener à ta maison, ce n’est vraiment pas loin, tu viens ? Tu te sens assez fort ? »

Sunao était vraiment surprise de voir un humain aussi attentionné avec cette jolie petite colombe. Il ne fallait pas croire que les anges étaient des tortionnaires d’animaux, la cage était toute une pièce pour ces jolies bêtes, et il ne les prenait que lorsqu’un humain venait, sinon, elles voyageaient dans la Cité. Elle aurait bien aimé en avoir une. Elle ne put qu’étirer un sourire lorsqu’elle vit qu’il était en train de la cajoler et de lui donner un petit nom amical. Il avait l’air de bien aimer les animaux, rien qu’à le voir, elle comprenait pourquoi on l’avait envoyé à la Cité, il avait dû faire de bonnes choses. Il était évidemment que l’âme le comprenait, il ressentait les choses aussi. Elle le voyait, que la colombe était heureuse.

Elle se doutait bien qu’il allait accepter la bouteille d’eau. C’est vrai que Sunao s’inquiétait sans doute beaucoup, voire même trop. Enfin bon, il avait quand même assez d’énergie pour se lever même s’il le faisait assez lentement. Elle serait prête à lui servir d’épaule s’il n’arrivait plus à marcher. Sa pensée fut confirmée lorsqu’elle l’entendait. Il avait donc beaucoup de questions, elle donc essayer de lui faire un petit discours sur la vie à la Cité si cela pouvait le rassurer. Elle le vit donc se lever, elle lui ouvrit la porte pour qu’il puisse passer plus facilement, elle la referma ensuite et ils commencèrent à marcher assez lentement, elle regardait toujours s’il tenait bon ou si elle devait le tenir. Elle marchait assez près de lui et essayait d’entendre sa respiration.

« Tu vas bien ? T’es sûr ? Je te tiendrais au cas ou. Bon, en ce qui concerne la vie à la Cité, c’est très simple. Tu peux demander à ta colombe de te conduire n’importe où , il y a un centre commercial, une piscine, bibliothèque, un bar restaurant… en dehors, tu peux y trouver une forêt et un lac ainsi que le bâtiment du conseil angélique. A sa tête il y a Michael, le conseil avec Saytãn décide de qui va à la Cité et au manoir, la majorité des gens y sont archanges. Tout est gratuit dans la Cité, mais il ne faut pas en abuser, tu peux aussi postuler pour un emplois, cela n’est pas vraiment payé, mais c’est pour rencontrer du monde et t’amuser. Je crois qu’il y a un poste de barman libre. »

Elle avait essayé de lui expliquer le mieux possible pour le rassurer. Au bout d’un petit temps de marche d’un quart d’heure environ, ils y arrivèrent et donc notre ange s’arrêta et se tourna. La maison était grande, il y avait un petit jardin derrière, la peinture était immaculée, sur une pancarte ily avait marqué « Vaan Grever » pour signaler à qui appartenait la maison, avec un grand « 1 ». Tout l’intérieur était déjà meublé, le frigidaire était plein, il y avait même une pièce pour la colombe. Tout le petit intérieur était très confortable.

« Voilà ta maison. J’espère qu’elle te plaira. Il n’y a aucun vol dans la Cité, donc n’ait pas de crainte. Des soirées sont organisées tous les dimanches dans la salle des fêtes pour pouvoir se faire des amis. Bon et bien, maintenant je vais devoir te laisser, l’administration demande du boulot. Si tu veux me retrouver, je travaille chez Maître Michael. La villa, c’est celle-là là-bas, toute grande. Je ne sais pas si tu voudras me revoir ou si tu pourrais y rentrer mais on ne sait jamais. »

Elle inclina donc un petit peu la tête, lui fit un sourire et un signa de la main puis s’en retourna à l’administration après une journée bien chargée !