Quelle horrible journée! Je n'en pouvais plus! Visiblement, cette journée n'était qu'un temps que j'aurai du passer entre quatre murs, blottit dans mes couvertures de soie sans jamais en sortir. Si seulement je l'avais su, c'est sans doutes ce que j'aurais fais...
Bon, commençons par le commencement. Pour moi, une mauvaise journée débutait toujours de la même manière. Par cet horrible cauchemar me rappelant sans cesse mes erreurs passées, celles que j'avais commises avec Claire. La nuit de mon meurtre repassait souvent dans mes songes. Chaque fois, j'étais confronté à ma mort elle-même, toujours sans jamais rien pouvoir y changer. J'entendais toujours cette voix. La voix de celui qui avait causé ma perte. Cette voix doucereuse et démoniaque qui me rappelait à quel point j'avais été sot et naïf de penser qu'une seule personne sur cette terre pouvait m'aider dans mon ancienne situation...
Chaque fois, je me réveillais en sursaut, transpirant toute l'eau de mon corps. Au moins, ma vie antérieure m'avait appris une leçon fondamentale: ne faire confiance à personne. Mais cela, c'était avant que je rencontre mon Roi. Avant qu'il m'accorde sa rédemption et qu'il me prenne sous son aile, avant qu'il m'autorise à me repentir en m'offrant un rôle d'une importance capitale dans son royaume. Je lui en suis éternellement redevable. J'aimerais tellement qu'il le sache. Qu'il prenne conscience à quel point il a pu jouer un rôle capital dans ma vie. Il est la seule personne à présent à qui je peux faire aveuglément confiance.
Après m'être quelque peu remis de la mésaventure de mon inconscient. Je m'assis sur mon lit. J'étais torse nu, comme chaque fois que je dormais. Dans ma chambre pourtant blanche et rassurante, je trouvais l'atmosphère étouffante. Je me suis donc levé et dirigé vers la grande porte-fenêtre que j'ai ouverte, je suis ensuite sortit sur mon balcon et j'ai posé les mains sur les barrières. J'ai regardé autour de moi. Tout était calme, un vent frais portait ma longue tignasse violette à qui j'avais laissé libre cours. Je pris une profonde inspiration tout en fermant les yeux puis j'expirai. Je répétais ça deux ou trois fois puis retournai dans ma chambre afin de m'habiller... Ou plutôt aller me doucher d'abord. Je détestais être transpirant. Je suis donc allé dans ma salle de bain personnelle, je me suis déshabillé et je suis allé dans la douche. Lorsque j'ai ouvert l'eau, elle était gelée. Ça m'a surpris alors je me suis reculé... Et comme par hasard, il n'y avait plus d'eau chaude ensuite.. Quelle merveilleuse façon de me rendre de mauvaise humeur. J'ai passé outre ce fait. Je me suis rhabillé et j'ai été travailler.
Mes longues heures de travail se suivirent, beaucoup de chose ne me convenaient pas. J'essayais de rester calme et serein, comme je savais si bien le faire. Même si je n'avais qu'une envie: partir loin de toute cette pression et ces contradictions.
Je travaillais tout le matin puis prit ma pause de midi. Je n'avais même pas faim, pour tout dire. J'ai poussé mon assiette loin de moi et je me suis levé. je suis allé dans ma chambre pour trouver un livre et lire pendant les quelques minutes de pause qu'il me restait. J'allais vers ma petite bibliothèque et je pris le premier livre qui me vint sous la main: Hamlet. Je me dirigeai sur mon lit, me couchai et ouvrit le livre. Je lus les premières lignes dans un silence de mort... Et refermai le livre avant même d'avoir finit une page. Mon envie de lecture m'était passée aussi vite qu'elle était venue. Je me relevai donc et me dirigeai vers mon balcon. Je regardais autour de moi. Tout était si paisible, au fond. Pourquoi m'énervais-je autant? Ce fut lorsque je me remis en question que la sérénité me regagna, que je ne pensais plus à mon rêve et que j'allais enfin pouvoir passer une journée plus ou moins normale... Pourtant, un besoin indescriptible de liberté et de calme me prit.
Je sautais bien vite par mon balcon, lévitant pour me retrouver sans difficulté au sol puis je me mis à marcher calmement. J'avais pris soin de me changer, pour ne pas qu'on pense que j'étais encore en train de travailler et me dirigeai vers la colline, seule endroit dans lequel je pouvais espérer avoir un peu de calme. Arrivé à la colline, je bifurquai pour me retrouver dans la prairie. Cet endroit si plein de sérénité et de douceur que s'y exiler quelques heures permettait de calmer à la fois le corps et l'esprit.
Déjà, je sentais ses effets bienfaisants s'insinuer en moi, un sourire me gagna. Je marchais sans vraiment savoir ou j'allais, ce qui fit que je me retrouvai prêt du grand cerisier. Seuls dans le vent se firent entendre les mélodies des oiseaux et les bruits de mes pas. Je voyais que quelqu'un était adossé a l'imposant cerisier... Cette personne n'était d'autre que..le Maitre Michael. Lui aussi avait eut l'idée de venir ici. Je m'arrêtais à sa hauteur, le contemplant, sans un mot. J'avais peur qu'il ne se réveille. Je ne voulais pas le déranger.