Ce n'est pas toujours facile à croire, mais biologiquement, je suis un homme. Physiquement par contre, je sais depuis longtemps que ça laisse place au doute. J'ai l'air d'un homme efféminé ou d'une femme masculine, au choix. Je mesure 1,74 mètres, ce qui est grand pour une dame, mais moyen pour un homme. Je suis également plutôt mince, ne pesant que 56kg. Je ne suis pas maigre, j'ai même une très légère musculature, mais ce n'est rien comparé à certains hommes que je connais. J'ai un corps qu'on peut donc qualifié d'androgyne. Quoi qu'un tout petit peu masculin quand même, je n'ai pas de poitrine et pas vraiment de courbes. Mais j'ai un visage très fin, de grands yeux rouges, des lèvres fines, un petit nez, de longs cheveux blonds qui m'arrivent aux hanches et une peau blanche et douce. Je dois dire que je ne m'aide pas vraiment, ne portant presque que des toges et autres habits amples. J'ai également une démarche assez légère, mais ça ne me dérange pas. Je ne fais pas vraiment d'effort dans mon apparence je dois dire. J'en prends soin pour la garder belle, surtout avec mes grandes ailes blanches, mais c'est tout. Qu'on me prenne pour un homme ou une femme, ce n'est pas ce qui est important. Ma voix est cependant un bon indicateur. Quand je la laisse naturelle.

Neutre, calme, indifférent, asocial. C'est ce que j'entends le plus souvent lorsqu'on parle de moi. Ce n'est pas entièrement faux. Je suis très calme, c'est vrai. J'ai vécu tellement de choses depuis ma naissance qu'il est difficile de m'impressionner. J'ai toujours eu un caractère très sérieux et je ne vais pas vraiment pas vers les gens pour le plaisir de le faire. Je préfère de loin une soirée tranquille avec un bon livre qu'une fête bruyante.

Je suis également assez perfectionniste et je déteste la saleté. Ma maison est donc très bien rangée en permanence, ainsi que mon bureau. Mon travail est bien fait et vite fait, je n'aime pas faire attendre les gens. Je ne suis définitivement pas quelqu'un de très intéressant, qui raconte les histoires de sa jeunesse pour amuser les enfants. J'ai d'ailleurs un peu de difficulté avec ceux-ci, ainsi qu'avec les plaisanteries.

À ma connaissance, plutôt étendue grâce à mon pouvoir, j'entretiens des relations purement professionnelles avec les autres fetcher, ainsi qu'avec les hauts gradée de la cité. C'est la même chose pour ceux du manoir, bien que je les connaisse moins. Je retiens leurs noms, m'assure de leur transmettre ce qu'ils doivent savoir, mais je ne cherche aucunement à m'immiscer dans leur vie privée.

Je ne suis cependant pas froid, gardant une expression plutôt bienveillante et ça ne me dérange pas d'engager la conversation lorsque j'ai besoin de le faire. C'est juste plutôt rare. Ceux qui me connaisse savent également que ce n'est pas parce que je souris que je suis d'excellente humeur. C'est un peu une habitude d'avoir ce genre d'expression.

Comme tous les archanges, je possède des pouvoirs de guérison, que je maitrise très bien, depuis le temps que je les utilise. Heureusement très rarement sur des blessures graves. Dommage que je ne puisse pas pratiquer sur moi-même.
Je suis également capable de lire les pensées des gens que je touche. Sauf que même si j'arrive à plus ou moins ignorer ce que j'entends, je ne peux pas empêcher mon pouvoir de s'activer, malgré tout mon bon vouloir. J'ai cependant réussi à contrôler le "volume" des pensées que j'entends, même si celui-ci n'arrivera pas à zéro. Et ça demande beaucoup plus d'effort que de simplement éviter les contacts des autres avec ma peau.
En tant que fetcher, j'ai également le pouvoir de me téléporter n'importe où sur la terre. Je peux également le faire à la cité, mais pas aussi librement que dans le monde des humains. Pas que ça me dérange de marcher en fait.

Côté arme, je possède une épée longue, à une main, que je maitrise très bien. Ce n'est pas la seule arme que j'ai appris à utiliser, en ayant essayé plusieurs avant et après ma mort, mais c'est de loin celle que je préfère. Je ne m'en suis pas encore servi en dehors des entrainements depuis ma mort, mais je la garde tout de même avec moi, question de sécurité, mais aussi d'autorité.

J'ai oublié le nom de mon village. J'ai oublié le nom de mes parents. Le nom de notre famille. Le nom des nombreux frères et soeurs que j'ai eu. Je n'ai pas vraiment de souvenirs de mon enfance à vrai dire, mais c'est le cas pour beaucoup d'adultes, il est tout à fait normal que ça soit le mien. Je me souviens par contre très bien du printemps de mes 10 ans. C'est à ce moment que j'ai intégré l'armée. Ça peut paraitre jeune, mais dans un pays en guerre et à une époque où l'espérance de vie ne dépassait pas les 40 ans, ça semble soudainement moins mal. J'étais déjà un adolescent et il fallait que je fasse ma part dans les camps d'entrainement. Maintenant que je peux avoir une comparaison, ces quelques années qui m'ont parut un enfer n'étaient pas si mal, comparé aux horreurs de la guerre.

Je ne me souviens plus de tous les détails, mais je sais que c'est là que j'ai appris à me battre, d'abord avec mes poings, ensuite avec des armes. C'est également là que j'ai commencé à développer mon calme et mon sérieux, ce qui a attiré l'attention des supérieurs. Je n'étais pas plus grand ou plus gros que les autres, au contraire, mais je savais me faire respecter. J'ai participé à une seule bataille en tant que simple soldat, après un peu moins de 4 ans d'entrainement. C'était loin d'être mon dernier combat, mais j'ai eu la chance de survivre. Et je me suis fait remarquer. Ce dont je me souviens, c'est qu'à la bataille suivante, j'étais dirigeant d'une petite faction.

J'ai continué à gravir les échelons plutôt rapidement, ne me consacrant qu'à la vie militaire. Mais contrairement à plusieurs, mon but n'était que de trouver la meilleure façon pour limiter les pertes de notre côté. Et non augmenter celles de nos ennemis. Je pense que c'est cette mentalité qui m'a aidé, puisque les missions dont j'étais responsable avait un fort taux de succès.

Comme on peut s'y attendre, je suis mort en combat. J'aurais pu survivre, puisque les généraux ont le privilège d'observer les batailles de plus loin, pour pouvoir mieux donner des ordres. Mais voyant mon bataillon en mauvaise position, je n'ai pas hésité à venir les aider. Ça a eu l'effet voulu, puisque j'ai su qu'il s'agissait d'une victoire décisive pour nous, mais j'ai fait parti des nombreuses victimes de cette guerre.

Alors que j'avais fermé les yeux et que j'attendais patiemment la mort, j'ai entendu mon nom. Ce n'était pas si rare dans ce genre de situation, mais cette fois, c'était un peu étrange. En ouvrant les yeux, j'ai vu un homme que je ne connaissais pas, qui n'était définitivement pas de notre monde. Il me proposait de devenir archange et de l'aider à la cité. J'ai accepté. Même aujourd'hui, je ne sais pas pourquoi je l'ai fait.

C'est ainsi que j'ai obtenu mes ailes et que je suis devenu fetcher. Moi qui avait déjà vu beaucoup de morts, devoir aller chercher les gens destinés à vivre à la cité n'était pas si mal. Je me sentais presque bien de pouvoir les aider, les rassurer. Ce sentiment n'est pas resté bien longtemps. Enfin, dans un sens, oui, mais sur le reste de ma nouvelle vie, non. J'ai fini par ne plus vraiment ressentir quoi que ce soit pour les gens que j'apportais à la cité, ne le faisant que pour le plaisir d'avoir bien fait mon travail. J'ai continué sans me plaindre pendant plus de mille ans. En fait, je n'ai toujours pas arrêté, mais à ce moment, l'ancien chef des fetcher cherchait un remplaçant permanent et c'est moi qui fut choisi. J'avais de nouvelles responsabilités, mais habitué à diriger les autres, ce n'était pas très exigent.

C'est donc ce que je continue à faire, sans chercher à me faire remplacer. Je sers également de garde à temps partiel, quand on a besoin de moi et que j'ai envie de me changer les idées. Je continue à m'entrainer et à élargir mes connaissances, sans plus.